Jérôme Kerviel, le courtier de 31 ans mis en cause par la Société générale pour une «fraude» de près de 5 milliards d'euros, est devenu en moins de vingt-quatre heures une «star» de l'Internet malgré lui, suscitant hommages ou commentaires cruels.

Jérôme Kerviel, le courtier de 31 ans mis en cause par la Société générale pour une «fraude» de près de 5 milliards d'euros, est devenu en moins de vingt-quatre heures une «star» de l'Internet malgré lui, suscitant hommages ou commentaires cruels.

Alors qu'une recherche de son nom sur Google donnait moins de 100 réponses jeudi après-midi, vendredi vers 15h00 il en occasionnait plus de 30 000.

Son profil supposé sur Facebook, dépourvu de photo mais mentionnant son emploi à la Société Générale, a vite suscité l'intérêt des internautes qui se montrent souvent ironiques et parfois de mauvais goût, en lui offrant par exemple des menottes comme «cadeau virtuel».

En revanche, ses «amis» de Facebook ont déserté: alors qu'il en comptait onze jeudi en début d'après-midi, il n'en avait plus que quatre en fin de journée et seulement un vendredi.

Six faux profils ont déjà été créés sur son identité, en utilisant tantôt son nom, tantôt une photographie supposée de lui parue dans la presse.

Des messages de «félicitations» et «d'encouragement» parviennent: «Bravo mon chéri», «Très bien Jérôme», «Dur, dur la vie de trader». Des «demandes de coup de pouce» aussi: «J'ai un problème de découvert et je suis à la SocGen, si je te file mon numéro de compte, tu peux me filer un ou deux millions?».

Il a inspiré à son insu plusieurs groupes. Certains affichent déjà plus de 1000 membres, avec des motivations diverses: un groupe veut qu'il soit puni, un autre le propose pour le prix Nobel d'économie, un troisième prend sa défense le jugeant «victime de la société de généralisation de l'argent».

Le jeune homme est aussi apparu sur l'encyclopédie en ligne Wikipedia. Il dispose de sa propre page de définition, en français et en anglais mais le site précise que «la suppression de cette page est proposée selon la procédure décrite sur Wikipédia», en raison de doutes sur son objectivité.

Son histoire est aussi à l'origine de vidéos satiriques sur YouTube et Dailymotion où la Société Générale et son PDG font les frais cette fois de l'humour des internautes.

Par ailleurs, plusieurs noms de domaine ont déjà été achetés par des sociétés, comme jeromekerviel.com, jeromekerviel.net ou encore jerome.kerviel.com.