Déterminée à percer dans une métropole qui a résisté à la vague du 26 mars, l'ADQ poursuit sa grande séduction anglophone en faisant passer son site Internet au bilinguisme.

Déterminée à percer dans une métropole qui a résisté à la vague du 26 mars, l'ADQ poursuit sa grande séduction anglophone en faisant passer son site Internet au bilinguisme.

«L'ADQ est le seul parti de l'Assemblée nationale offrant un site entièrement bilingue», claironne même le dernier numéro de La lettre adéquiste, l'organe Web du parti.

Le directeur général de l'ADQ, Jean-Simon Venne, est moins catégorique, mais il explique que la bilinguisation du site - complétée le 3 décembre à la faveur d'une refonte complète - répondait à une demande sur le terrain.

«On a beaucoup de membres et de sympathisants qui s'organisent dans plusieurs comtés qui sont plus de langue anglaise que française. Durant la campagne, il y avait un manquement à ce niveau et on se l'est fait reprocher en debriefing. J'avais pris l'engagement qu'on allait leur donner des outils, tout en gardant évidemment une prédominance du français. Ce n'est pas tout le site qui est traduit, mais les outils de base l'ont été.»

Les efforts de pénétration en terrain anglophone portent fruit, selon le dg.

«Dans l'ouest de l'île de Montréal et en Estrie, ça va bien. En Outaouais, ça va très bien.» Dans le West Island, l'ADQ peut compter sur l'appui de quatre maires qui ont joint ses rangs à la faveur d'un combat contre les conseils d'agglomération.

«Les maires sont impliqués dans les comités, ils ont amené leurs gens, ils font du membership», souligne Jean-Simon Venne.

Ce dernier affirme par ailleurs que l'ADQ a atteint un degré d'organisation inégalé dans son histoire. Lors du dernier conseil général du parti, en septembre, Mario Dumont avait passé à ses militants la commande de doter pour Noël chacune des 125 circonscriptions d'une solide organisation.

«On est sur nos objectifs, soutient M. Venne. On a maintenant plus d'une centaine de comtés qui sont organisés, ce qui est vraiment une première à l'ADQ. On se donne encore quelques mois en 2008 pour attaquer les comtés qui restent.» L'organisateur adéquiste dit placer la barre haute lorsqu'il s'agit de bâtir une organisation locale digne de ce nom. «Pour moi, c'est une trentaine de personnes. Dans le passé, ça arrivait que des candidats avaient une équipe très réduite autour d'eux, de cinq, six personnes.»

Prétention «ridicule»

La prétention de l'ADQ d'offrir le seul site bilingue fait bondir le directeur des communications du Parti libéral, Michel Rochette. «Non seulement ce n'est pas vrai, mais c'est ridicule! lance-t-il. Depuis 1996 que le PLQ a un site Internet et on a toujours eu un site bilingue.»

Le porte-parole libéral ajoute que l'ADQ n'a pas mis à jour son site entre le 18 septembre et le 3 décembre.

«Si bien que le communiqué de presse qu'il y avait en page couverture, c'était Conrad Harvey qui disait souhaiter gagner la partielle (dans Charlevoix) la semaine prochaine. Nous, depuis la mi-septembre, on a refait le site qui est non seulement parfaitement bilingue, mais en plus on a des questionnaires, des choses interactives, de l'actualité, que je n'ai pas encore vus sur le site de l'ADQ.»

Le site du Parti québécois, lui, demeure unilingue français. Pas par choix, mais par «manque de ressources», assure son porte-parole, Manuel Dionne. Ce dernier souligne que le PQ a déjà offert du contenu anglophone - et même allophone - sur le Web.

«Éventuellement, il y aura une section développée pour les minorités linguistiques, à commencer par l'anglais», note M. Dionne.

Aussi:

Le site Web de l'ADQ en anglais