Google a annoncé jeudi avoir reçu le feu vert de l'autorité américaine de la concurrence, la Federal Trade Commission, à son rachat de la régie de publicité en ligne DoubleClick.

Google a annoncé jeudi avoir reçu le feu vert de l'autorité américaine de la concurrence, la Federal Trade Commission, à son rachat de la régie de publicité en ligne DoubleClick.

Google avait conclu ce rachat en avril pour 3,1 milliards de dollars, afin de se renforcer dans la publicité en ligne, secteur où Google détient environ un tiers du marché mondial.

Pour boucler l'opération, Google doit cependant encore recevoir aussi le feu vert des autorités de concurrence européennes pour ce rachat, qui a été très critiqué par les associations de défense des consommateurs et les concurrents de Google, tant aux Etats-Unis qu'en Europe.

Dans sa décision, adoptée à quatre voix contre une, la FTC explique qu'elle a jugé «improbable que ce rachat réduise significativement la concurrence» et estimé que la concurrence dans ce secteur est «vigoureuse et devrait continuer à se développer».

Sans se prononcer sur les protestations des associations de consommateurs qui craignent une exploitation des données privées des internautes, la FTC a jugé que ces problèmes n'étaient «pas uniques à Google et DoubleClick, et concernent la totalité du marché de la publicité en ligne».

Surtout elle s'est jugé incompétente sur ce point: «la surveillance des fusions-acquisitions a pour unique but de s'assurer qu'elle ne nuisent pas à la concurrence, et la FTC n'a pas l'autorité légale pour bloquer la transaction sur ces bases», a-t-elle déclaré.

Se disant cependant préoccupée par ce sujet, la FTC a publié jeudi une liste de principes d'auto-discipline sur ce sujet, destinés à tous les acteurs du marché.

Google s'est félicité de cette décision. «Nous espérons que la Commission européenne va bientôt parvenir à la même conclusion, et nous sommes certains que cette transaction permettra de donner aux consommateurs des publicités plus pertinentes, avec davantage de choix pour les annonceurs et d'opportunités pour les sites Internet», a déclaré son PDG Eric Schmidt.

Le rachat a aussi été approuvé plus tôt jeudi par l'autorité australienne de la concurrence et par l'une des trois agences brésiliennes.

Le rachat de DoubleClick, qui grâce à des «cookies» (logiciels-espions) surveille le trafic Internet de près de 80% des internautes, et leur livre ainsi des publicités sur mesure, s'inscrit dans une frénésie d'acquisitions de régies publicitaires en ligne ces derniers mois, un marché en plein boom, moteur de toute l'économie Internet.

Ainsi Yahoo! a racheté Right Media, AOL Adtech et Tacoda, WPP a racheté 24/7 Real Media et Microsoft a racheté pour 6 milliards de dollars la régie aQuantive.

M. Schmidt a aussi affirmé que Google restait attentif à la question de la protection des données privées. Sous la pression des autorités européennes le groupe a récemment réduit à 18 mois la durée de conservation de l'historique des recherches des internautes sur son moteur de recherche.

«La publicité en ligne est un marché de 40 milliards de dollars, qui devrait croître de 20% par an ces prochaines années», avait pronostiqué en mai dernier le directeur financier de Microsoft, Chris Lidell.