Les programmes de télévision dans le monde s'inspirent de plus en plus des pratiques du Web, à commencer par l'interactivité, pour tenter de retenir les jeunes générations de téléspectateurs.

Les programmes de télévision dans le monde s'inspirent de plus en plus des pratiques du Web, à commencer par l'interactivité, pour tenter de retenir les jeunes générations de téléspectateurs.

L'analyse des nouveaux programmes de la rentrée 2007 en Europe, aux États-Unis et en Australie «confirme l'omniprésence d'Internet dans le quotidien de chacun», a souligné mardi Amandine Cassi, responsable d'études à Médiamétrie, lors d'une conférence de presse.

De la même manière que le succès de la téléréalité avait influencé la fiction télévisée il y a cinq ans, l'Internet et ses corollaires (interactivité, hyper-réactivité...) infusent peu à peu le petit écran, selon une étude Médiamétrie et IMCA qui a passé au crible 466 nouveaux programmes de neuf pays.

La télévision à l'ancienne est morte, répètent à l'envie les chaînes à leurs téléspectateurs, surtout les plus jeunes, afin de les convaincre de rester devant le petit écran qu'ils ont tendance à délaisser au profit du Web.

«TV is dead» est le titre d'un documentaire diffusé sur Channel 4 (GB). Deux sitcoms lancées en Grande-Bretagne et aux États-Unis égratignent avec humour l'univers de la télé à la papa et participent ainsi au mouvement de «désacralisation» du petit écran. «The life and times of Vivienne Vyle» (BBC2) met en scène une animatrice de talk-shows et «Back to you» (Fox) suit la tentative de come-back d'un couple de présentateurs anciennes vedettes d'une télé locale.

L'interactivité est au coeur de la série suédoise «Sanningen om Marika». Il ne s'agit plus seulement pour le téléspectateur de choisir entre plusieurs rebondissements de scénarios mais de participer à une enquête, celle de la disparition au soir de ses noces de la compagne d'un homme politique.

Dans la série américaine «Gossip girl» (CW), la narratrice est une blogueuse mystérieuse qui raconte la vie d'un groupe de lycéens new-yorkais très fortunés. Le Web et les médias interactifs sont en toile de fond de ce programme destiné aux adolescents. Les «nerds», ces fanas de nouvelles technologies, sont au coeur de deux nouvelles séries: «Chuck» (NBC) et «The Big Bang theory» (NBC).

Et pour la première fois, une série créée pour le Web et proposée sur le site MySpace, «Quarterlife», sera diffusée en 2008 sur une grande chaîne américaine (NBC), qui vient d'en acheter les droits.

Pour séduire les téléspectateurs, les télévisions misent également sur «l'hyper-réactivité» et l'hyper-réalisme, note l'étude de Médiamétrie. Ainsi, «K-ville» (Fox) est une série policière tournée à la Nouvelle Orléans, sur fond de reconstruction de la ville deux ans après l'ouragan Katrina. Le scénario s'appuie sur le chaos qui règne encore dans certains quartiers.

Mais la rentrée télévisée sur les chaînes a été marquée par «des évolutions et non par une révolution», telle que l'avaient été l'avènement de la télé-réalité ou le boom des séries américaines il y a quelques années, a noté Amandine Cassi.

Ainsi, les plus fortes audiences continuent d'être enregistrées par les fictions nationales de chaque pays (même si elles attirent moins les téléspectateurs adolescentes et jeunes adultes). Aux États-Unis, les meilleurs scores sont affichés par les séries lancées il y a plusieurs saisons: «Les Experts», «Desperate Housewives», «Grey's Anatomy»...

La sitcom «Samantha who?» (ABC) et «Private practice» (ABC), série dérivée de «Grey's Anatomy», sont arrivées en tête des nouveautés, avec des thèmes assez classiques: le quotidien d'une jeune femme qui a tout oublié de sa vie passée après huit jours de coma, et les aventures d'une jeune médecin dans une clinique privée.