Internet fait maintenant partie des campagnes électorales au même titre que les pancartes ou les conférences de presse. Sur la Toile, la course à la mairie de Québec prend une tournure semblable à celle qui se déroule aux quatre coins de la ville : les deux candidats en avance mènent le bal.

Internet fait maintenant partie des campagnes électorales au même titre que les pancartes ou les conférences de presse. Sur la Toile, la course à la mairie de Québec prend une tournure semblable à celle qui se déroule aux quatre coins de la ville : les deux candidats en avance mènent le bal.

Les experts consultés par Le Soleil s'entendent sur un point : Régis Labeaume et Ann Bourget se démarquent sur le Web.

«Étrangement, les deux personnes qui mènent dans la course sont ceux qui utilisent le mieux les ressources Internet», affirme Thierry Giasson, professeur de communication à l'Université Laval spécialisé dans le marketing politique.

Ann Bourget et Régis Labeaume ont chacun un site interactif, où les internautes peuvent publier des commentaires. Leurs vidéos, diffusées sur leurs sites, se retrouvent sur YouTube.

Les deux candidats sont aussi tous les deux sur Facebook. Mais les sommes qu'ils consacrent à Internet sont... aux antipodes.

Dans l'équipe de Mme Bourget, le but est d'aller rejoindre des jeunes qui ne consultent pas nécessairement les médias traditionnels, explique Cédric William, responsable du site Internet. Coût de l'opération: environ 500 $. Le site est régulièrement mis à jour par des bénévoles. Le résultat est «correct, simple et bien fait», juge Carl-Frédéric De Celles, président d'iXmédia, une entreprise spécialisée dans la création de site Web.

Dans des capsules vidéo, Ann Bourget répond aux questions des internautes qui peuvent par la suite commenter.

De son côté, le directeur de campagne de Régis Labeaume estime qu'Internet est devenu un outil «incontournable».

«Ça nous ouvre de nouvelles portes», dit Louis Côté.

L'équipe de M. Labeaume a mis le paquet pour s'assurer un maximum de visibilité sur la Toile. En plus d'avoir un site au design léché et de la publicité sur d'autres sites, le candidat à la mairie a aussi acheté une vingtaine de mots clés. Résultat : tapez le nom de ses principaux adversaires sur Google (que ce soit Ann Bourget, Claude Larose ou Marc Bellemare, tout le monde y passe ou presque) et vous tomberez inévitablement sur une publicité de Régis Labeaume. Le candidat a investi environ 20 000 $ pour être visible sur la Toile.

Utile?

Carl-Frédéric De Celles y voit un site bien conçu avec beaucoup d'artifices, mais y retrouve peu de contenu détaillé sur les engagements de M. Labeaume.

Il rappelle aussi que la stratégie des publicités qui apparaissent au cours de recherches sur Google n'est pas si payante : seulement de 1 à 2 % des internautes cliquent sur un tel lien en moyenne, indique-t-il.

Thierry Giasson se demande aussi si le jeu en vaut l'investissement. En général, les internautes sont de jeunes hommes, un profil qui correspond à l'électeur qui reste chez lui le jour du vote.

«Ce n'est pas évident qu'une forte présence sur Internet se traduit en vote», dit-il. Mais avoir un site Internet bien conçu reste un must pour faire campagne en 2007. «Ça apporte du sérieux à une candidature, et ça permet d'aller chercher l'information à la source», dit-il.

Sites traditionnels

De leur côté, Claude Larose et Pierre Dolbec ont opté pour des sites plus traditionnels. Marc Bellemare est quant à lui présent sur le portail de son parti, Vision Québec, mais n'a pas créé de nouveau site ou même de slogan pour sa candidature 2007. «M. Bellemare a déjà une notoriété, alors on a décidé de miser sur le contenu», explique Claude Belisle, son directeur de campagne.

Thierry Giasson croit qu'il s'agit d'un pari risqué. Se démarquer sur la Toile n'est pas «un coup d'épée dans l'eau», même si les résultats ne sont pas garantis, conclut-il.

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