Les gangs de rue ont ouvert un front virtuel dans le cadre de la guerre de territoire qui les oppose les uns aux autres, et les forces policières canadiennes veulent maintenant utiliser Internet dans l'espoir de freiner la hausse croissante de la violence de ces organisations.

Les gangs de rue ont ouvert un front virtuel dans le cadre de la guerre de territoire qui les oppose les uns aux autres, et les forces policières canadiennes veulent maintenant utiliser Internet dans l'espoir de freiner la hausse croissante de la violence de ces organisations.

Alors que le phénomène des réseaux sociaux sur le Web gagne de l'importance, les gangs se sont tournés vers Internet, à l'instar de milliers d'usagers soucieux de se faire connaître.

Des recherches sur YouTube permettent de visionner de nombreux clips rudimentaires de membres de gangs agitant leur arme dans certains des quartiers les plus durs d'Amérique du Nord, parmi lesquels le secteur de Jane-Finch, à Toronto.

Les autorités chargées de l'application des lois sont préoccupées par ces vidéos, visant à faire la promotion du style de vie des membres des gangs de rue auprès d'un jeune auditoire facile à impressionner.

Selon un récent rapport de Statistique Canada, plus de jeunes ont fait face à des accusations de meurtre en 2006 que jamais auparavant, une augmentation dont on impute la responsabilité à la hausse des activités des gangs.

«Nous constatons une tendance selon laquelle le multimédia permet de rejoindre certains jeunes qui trouvent séduisant d'être associés à un gang», a affirmé Claude Charlebois, responsable des services de la police de Montréal couvrant le secteur nord de la ville, connu pour les gangs haïtiens qui y sont actifs.

«Ce sont les choses auxquelles nous devons être attentifs, a-t-il ajouté. Nous devons être de plus en plus au courant de ces choses parce que nous pouvons y déceler une certaine évolution.»

Cependant, les gangs de rue ne sont pas à l'abri de la nature à double tranchant du Web, alors que la police parvient davantage qu'auparavant à s'en servir à ses propres fins.

William Blair, chef des services de police torontois, constate que ses agents surveillent désormais sur une base régulière des sites tels que YouTube et MySpace, y voyant une importante source d'indices.

«Cette information s'est révélée pour nous d'une aide inestimable dans le cadre de nos enquêtes et nous permet d'identifier des gens (...) qui sont impliqués dans cette activité de gangs et de violence qui a lieu dans la ville», a-t-il récemment indiqué en entrevue, à Montréal, en marge d'un congrès international sur les gangs de rue.