Le géant américain du logiciel Microsoft va investir 240 millions de dollars dans Facebook, pour obtenir une participation minoritaire valorisant le site de socialisation à 15 milliards de dollars.

Le géant américain du logiciel Microsoft va investir 240 millions de dollars dans Facebook, pour obtenir une participation minoritaire valorisant le site de socialisation à 15 milliards de dollars.

Cet investissement - qui va conférer à Microsoft une part de 1,6% dans Facebook, selon des informations de presse non confirmées - vient renforcer ce qui est présenté comme une «alliance stratégique» entre les deux sociétés.

Dans son communiqué, Microsoft précise que l'accord inclut en premier lieu une collaboration renforcée avec Facebook dans la publicité, puisqu'il devient le partenaire exclusif de la jeune société dans ce domaine.

Facebook, créé en 2004 par Mark Zuckerberg, alors étudiant à Harvard, connaît un succès fulgurant: il recrute actuellement plus d'un million de fans chaque mois dans le monde et vise 60 millions d'inscrits d'ici fin 2007, ce qui le rend incontournable pour les entreprises voulant faire leur pub sur le net.

Facebook était courtisé par d'autres grands acteurs de l'internet, en particulier par Google. Cette concurrence peut expliquer le montant très élevé de la valorisation retenue pour une société certes bénéficiaire, mais réalisant un chiffre d'affaires ne dépassant pas 150 millions de dollars.

Facebook est le deuxième site mondial de socialisation, derrière MySpace, qui lui est déjà passé dans l'orbite du groupe News Corp. Selon le quotidien Wall Street Journal, qui avait révélé il y a un mois l'existence de pourparlers entre les deux groupes, le groupe avait besoin d'argent frais pour réaliser des acquisitions, renforcer son système informatique ou recruter du personnel.

Selon comScore, la société spécialisée dans la mesure de l'audience sur internet, Facebook était en septembre le 6ème site internet le plus visité au monde (avec 73,5 millions de visiteurs uniques, +420% en un an) et le 5ème le plus consulté (avec 34,5 milliards de pages vues).

La valorisation retenue pour Facebook fait paraître presque dérisoires les rachats récents de MySpace (pour 580 millions à la mi-2005) par News Corp. ou encore du site de clips vidéos YouTube (pour 1,65 milliard de dollars fin 2006) par Google.

Ce dernier a réagi mercredi soir tièdement au «coup» de Microsoft.

«Nous ne sentons pas l'urgence de posséder tout ce qui marche bien sur internet», a lâché l'un des deux co-fondateurs de Google, Sergei Brin, lors d'une conférence avec des investisseurs.

Les dirigeants de Facebook avaient déjà refusé l'an dernier des offres d'achat de Microsoft et de Yahoo!. Récemment, ils avaient semblé montrer leur préférence pour une entrée en Bourse, en avançant le chiffre d'une valorisation possible de l'entreprise de l'ordre de 10 milliards de dollars.

L'enjeu principal des sites de socialisation est de capter les recettes publicitaires, avec des bandeaux sur mesure pour chaque internaute. Facebook a ainsi indiqué cet été qu'il allait développer des publicités ciblées, en fonction des profils personnels rédigés par ses membres.

L'alliance entre Facebook et Microsoft va permettre aux deux sociétés «de mieux saisir les opportunités de publicité dans le monde entier et ceci est un grand plus, non seulement pour nos deux sociétés, mais aussi pour nos utilisateurs et nos donneurs d'ordres publicitaires», a commenté Microsoft.

Facebook a récemment annoncé qu'il allait désormais rendre les profils personnels de ses membres publics: s'ils l'acceptent, leur fiche personnelle sera visible sur les moteurs de recherche... comme Google.

Facebook comptait ainsi prendre une option sur le marché en plein boom des sites qui veulent bâtir un annuaire mondial personnalisé du net, comprenant le plus de détails possibles sur chaque personne: carrière, coordonnées, hobbies, amis... Plusieurs nouveaux sites positionnés sur ce créneau ont levé des milliards de dollars ces derniers mois, à l'image de Spock.com.

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