Après avoir découvert le monde virtuel de Second Life, certains politiques français commencent à s'aventurer sur Facebook, un site de socialisation sur internet qui connaît un succès croissant.

Après avoir découvert le monde virtuel de Second Life, certains politiques français commencent à s'aventurer sur Facebook, un site de socialisation sur internet qui connaît un succès croissant.

Dans la perspective des élections municipales de mars, quelques pionniers voient dans ce réseau social à la mode un nouveau moyen pour mobiliser les cybers-militants et informer les sympathisants. Côté image, cela permet aussi de montrer qu'on est à la page et en ligne avec les nouveaux outils de communication des jeunes.

Le site américain facebook.com, qui ne dispose pas encore de version française, attire un nombre grandissant de personnes dans l'Hexagone, notamment les étudiants et les jeunes actifs. Le réseau compterait déjà plusieurs centaines de milliers de membres en France.

Sur Facebook (trombinoscope), chaque membre dispose d'une page personnelle, établissant son profil, présentant des photos et vidéos, recensant ses «amis» et indiquant les différents groupes auxquels il a choisi d'appartenir.

Aux Etats-Unis, plusieurs prétendants à l'élection présidentielle de 2008 ont déjà créé leur profil sur Facebook, devenu en peu de temps numéro deux mondial des réseaux de socialisation derrière MySpace.

Le démocrate Barack Obama compte pour le moment trois fois plus de «supporters» sur Facebook que sa concurrente Hillary Clinton. Il a même recueilli pendant un temps le soutien de Caroline Giuliani, la fille du favori républicain dans la course à la Maison Blanche, Rudolph Giuliani.

La semaine dernière, l'UMP a été le premier parti français à se lancer officiellement sur Facebook en créant un groupe «UMP-Fédération numérique» qui a attiré en quelques jours près de 900 membres. Facebook est devenu un «outil incontournable pour toute une génération de militants», a estimé Thierry Solère, secrétaire national de l'UMP en charge des questions internet.

Sur Facebook, il est de bon ton de compter ses «amis». Le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoé, l'un des premiers politiques à avoir mis son profil sur le réseau, en compte actuellement plus de 2000, Anne Hidalgo, première adjointe PS, en a plus de 430, le député UMP Yves Jego 461, le député européen Jean-Marie Cavada (Modem) 138, selon un recensement réalisé par la blogueuse Natacha Quester-Séméon.

Anne Hidalgo, qui anime avec soin son profil avec l'aide d'une petite équipe de militants, trouve ce nouvel instrument «très sympa». «Cela ne remplace pas les outils classiques de l'expression politique. Mais c'est un espace intéressant, très convivial, où on se parle très directement», déclare-t-elle à l'AFP. «On est rejoint par des gens qui veulent se répertorier comme amis. Cela crée des liens entre différents réseaux, qui ont des combats communs, des centres d'intérêt communs», ajoute-t-elle.

Pour le moment, Anne Hidalgo n'a pas connu de «désagréments» sur Facebook. Elle n'a pas encore eu à refuser d'»amis», mais elle se «réserve le droit de le faire» si nécessaire.

«J'ai l'impression que Facebook va prendre pour les élections municipales comme Second Life a pris lors de la présidentielle», déclare à l'AFP Patrice Vuillard, militant UMP spécialiste de l'internet. Il anime sur Facebook le profil de l'UMP Vincent Roger, qui devrait être candidat dans le IVème arrondissement de Paris.

Mais comme toujours sur internet, il faut démêler le bon grain de l'ivraie. Attention aux faux profils sur Facebook comme ceux de Nicolas Sarkozy ou d'Alain Juppé, souligne Natacha Quester-Séméon sur son blog Mémoire Vive.