Plutôt que de compiler des milliards de noms d'ancêtres, les sites internet de généalogie étendent maintenant leurs toiles d'araignée chez les vivants, avec un rêve commun: dessiner l'arbre généalogique de toute l'Humanité.

Plutôt que de compiler des milliards de noms d'ancêtres, les sites internet de généalogie étendent maintenant leurs toiles d'araignée chez les vivants, avec un rêve commun: dessiner l'arbre généalogique de toute l'Humanité.

Le rachat mercredi pour plus de 300 millions de dollars de l'un des leaders mondiaux de la généalogie, Ancestry.com, illustre le succès fulgurant et rentable de cette activité, qui intéresse toutes les générations.

La généalogie a investi l'internet dès ses débuts, aiguillonnée par la possibilité de partager des archives numérisées, avec une floraison de sites destinés aux historiens ou amateurs passionnés.

Mais ils sont désormais supplantés par des sites interactifs, qui s'inspirent de sites de socialisation comme MySpace ou Facebook. Ces sites proposent à chacun de créer facilement son propre arbre généalogique et de trouver d'autres membres de sa famille, en connectant son arbre à ceux créés par d'autres.

Le site Ancestry.com, pionnier de la collection d'archives, mais qui s'est récemment transformé en site interactif, a connu un succès foudroyant depuis: depuis juillet 2006, il a vu la création de plus de 3,8 millions d'arbres généalogiques, enrichis de 330 millions de noms, mais aussi de photos, témoignages ou documents scannés.

Cet engouement international est rentable: Ancestry.com, présent dans huit pays, compte 900.000 abonnés payants, 2,5 millions de membres actifs et accueille 8,2 millions de visiteurs uniques par mois au niveau mondial.

Selon Michael Arrington, du site spécialisé TechCrunch, «aucun de ses rivaux n'a réussi aussi bien qu'Ancestry.com à monnayer ses services, et The Generation Networks, maison-mère d'Ancestry.com, encaisse un chiffre d'affaires d'environ 150 millions de dollars par an, avec une très forte marge bénéficiaire».

Ancestry.com est le site le plus riche en archives, avec plus de cinq milliards de noms collectés dans les recensements américains depuis 1790, les listes de passagers des bateaux arrivés en Amérique, les archives de la communauté afro-américaine ou encore les dossiers militaires américains.

Mais il est concurrencé par une multiplication de nouveaux venus.

Ainsi Geni, start-up californienne lancée début 2007, qui offre gratuitement de créer son arbre généalogique et entrer en contact avec des parents, a déjà séduit cinq millions d'utilisateurs et levé des fonds qui le valorisent à 100 millions de dollars.

Au lieu de facturer la recherche d'ancêtres dans des archives, Geni s'intéresse aux vivants: il connecte entre eux les parents qui ne se connaissent pas, et espère un jour relier tous ces arbres en un immense arbre unique de la population mondiale.

C'est aussi l'ambition du site israélien MyHeritage, qui compte déjà 17 millions d'utilisateurs et a compilé 180 millions de noms.

Réveillés par cette concurrence, les pionniers se modernisent. Ainsi FamilySearch.org, l'organisation de la communauté mormone qui compile des archives depuis 100 ans, est en train de numériser ses documents. Son site compte déjà 640 millions de noms et s'accroît d'un million par mois, car la religion mormone permet de baptiser rétroactivement ses ancêtres.

Certains sites recherchent automatiquement des correspondances et vous avertissent si un parent s'inscrit. FamilyInHistory, FamilyRelatives, site anglais qui recense les archives des paroisses, ou encore FamilyLink ou TreeX.com sont autant de nouveaux concurrents.

Même le site Facebook vient de créer une application de généalogie.

Autre développement impressionnant, la généalogie génétique. Ancestry.com vient d'annoncer le lancement de DNA.ancestry.com, pour proposer des services de généalogie génétique, un secteur en plein développement.

Il vend donc depuis cette semaine des kits de tests ADN, qui permettent à chacun de ses clients de cartographier son code génétique, afin de se mettre en correspondance avec d'autres descendants d'un même ancêtre.

À lire aussi :

- Ancestry.com acheté pour plus de 300 M$ US