Radiohead a fait beaucoup de bruit la semaine dernière en lançant son album sur le web. Le prix d'achat était laissé à la discrétion à l'internaute. Geste révolutionnaire, dites-vous? Cela signifie donc que le groupe sherbrookois Misteur Valaire fait vraiment partie de l'avant-garde.

Radiohead a fait beaucoup de bruit la semaine dernière en lançant son album sur le web. Le prix d'achat était laissé à la discrétion à l'internaute. Geste révolutionnaire, dites-vous? Cela signifie donc que le groupe sherbrookois Misteur Valaire fait vraiment partie de l'avant-garde.

Après avoir joué cet été au Festival de jazz de Montréal et au Festival Juste pour rire, cette formation électro-dance a lancé son web album, disponible sur www.misteurvalaire.ca.

En septembre, un mois avant celui des stars britanniques. Déjà, au printemps dernier, elle distribuait gratuitement des clés USB renfermant tout son matériel.

«On voyait bien que tout le monde était rendu à l'ordi. Pourquoi imprimer des morceaux de plastique si le monde met la musique sur son disque dur et ne sait plus quoi faire avec le morceau de plastique?», a souligné le percussionniste Luis. L'album a été téléchargé au complet 3000 fois depuis sa sortie.

D'accord, mais pourquoi gratuit? «Nous voulions que les gens téléchargent notre musique en un clic. Nous n'avons pas la notoriété pour les inciter à faire trois clics de plus et de sortir leur carte de crédit», a-t-il répondu.

D'ailleurs, même le tiers des fans de Radiohead ont décidé de ne rien payer pour obtenir l'album, a ajouté le jeune musicien, forcé de travailler la nuit pour Air Canada pour payer son loyer et remplir son frigo. Misteur Valaire tire ses revenus de la billetterie et des kiosques à t-shirts, mais cet argent est continuellement réinvesti dans le spectacle.

Car ce spectacle, en constante évolution, est ambitieux. Les cinq gars, diplômés en musique du Cégep de Sherbrooke, ne veulent rien savoir d'avoir l'air hypnotisé sur scène, une main sur l'oreille derrière leurs machins électroniques. «Oui, il y a beaucoup de séquenceurs autour de nous, mais nous sommes avant tout une formation cuivres-batterie-basse-guitare», spécifie Luis. «Cela donne un spectacle très dansant.»

À la musique s'ajoutent des projections vidéo préparées par le réalisateur Loïc Thériault. «Il les a crées en même temps que nos chansons se rodaient. Elles collent vraiment à ce que l'on veut exprimer», jure le musicien. Ce dernier admet que Misteur Valaire n'est pas le premier groupe à jumeler musique et images, «mais c'était important pour nous de l'essayer pour procurer au monde une expérience extrasensoriel.»

Ce spectacle les amènera, espèrent-ils, un peu partout dans le monde. Des contacts ont cours en Europe, mais ils attendent de pouvoir monter une tournée officielle avant de faire leurs bagages.