En plus de causer des maux de tête au personnel enseignant, l'intimidation par Internet oblige aussi les corps policiers à se pencher sur ce phénomène.

En plus de causer des maux de tête au personnel enseignant, l'intimidation par Internet oblige aussi les corps policiers à se pencher sur ce phénomène.

L'agent de la Police d'Ottawa Marc Soucy travaille depuis trois ans dans 16 écoles francophones d'Orléans et il constate que l'intimidation par le biais de la toile est monnaie courante. Au moins une fois par semaine, il doit se pencher sur ce type dossier touchant un étudiant.

«Naïvement, les élèves croient qu'ils ne se feront pas retracer quand ils envoient des menaces par courriels anonymes et c'est pour cela que ce type d'intimidation est populaire chez les jeunes, indique le policier de 20 ans d'expérience. Pourtant, il est assez facile pour nos experts à la Police d'Ottawa de retrouver le ou les auteurs de courriels ou de blogues à caractère haineux ou discriminatoire.»

Le policier avance que l'intimidation cybernétique est surtout utilisée entre élèves, mais il est convaincu que des enseignants en sont également victimes.

«Personnellement, je me rappelle d'une seule histoire où une enseignante d'une de mes écoles avait subi une telle forme d'intimidation, souligne l'agent de police. Elle était quand même bouleversée au début, car elle avait reçu des messages à caractère sexuel et des photographies qui l'avaient assez dérangée.»

M. Soucy s'est dit lui aussi surpris des conclusions du sondage de l'Ordre des enseignantes et des enseignants de l'Ontario. »Je ne sais pas si le phénomène est aussi répandu, mais je suis certain que plusieurs profs ne font rien devant de telles menaces. J'invite pourtant les enseignants qui sont victimes de cette forme d'intimidation à nous contacter. Nous savons quoi faire devant cette forme d'intimidation.»

Après enquête, les auteurs de ces messages peuvent recevoir des sanctions disciplinaires du conseil scolaire ou être suspendus de leur école. Pour les plus vieux, l'emprisonnement est même possible, mais seulement pour les cas très graves.

Le policier estime que le meilleur moyen d'éviter de tels agissements demeure la prévention auprès des enfants... et surtout des parents. Il invite d'ailleurs les adultes à s'informer auprès de la Police d'Ottawa sur les façons de mieux superviser les agissements de leurs ados sur le net. Le corps de police dispense notamment des séances d'information sur le sujet en français et il peut aussi remettre des renseignements aux familles.

«Encore trop de parents installent des ordinateurs dans les chambres des enfants, quand il serait beaucoup plus opportun de garder ces appareils dans un lieu commun. On peut ainsi mieux contrôler ce qu'ils font.»

«Mais je comprends les parents de ne pas trop savoir quoi faire avec Internet, ajoute-t-il. La majorité des enfants en savent plus sur les ordinateurs que leur père et leur mère. Mais il est important de s'intéresser aux ordinateurs, car nos enfants utilisent de plus en plus Internet, les blogues et les courriels dans leurs activités quotidiennes.»