Les avocats du groupe de médias Viacom et du portail internet Google se sont réunis pour la première fois vendredi devant un juge new-yorkais, mais un procès contre le site YouTube (filiale de Google) pour piratage de vidéos n'est pas attendu avant un an, a-t-on appris auprès des plaignants.

Les avocats du groupe de médias Viacom et du portail internet Google se sont réunis pour la première fois vendredi devant un juge new-yorkais, mais un procès contre le site YouTube (filiale de Google) pour piratage de vidéos n'est pas attendu avant un an, a-t-on appris auprès des plaignants.

L'audience préliminaire prévue vendredi dernier au tribunal a permis aux parties de mettre à plat certains éléments qui n'avaient pas été résolus lors de précédents échanges entre les avocats de Viacom et Google, a expliqué Jeremy Sweig, un porte-parole de Viacom.

«L'audience a permis de recevoir l'avis du juge (sur ces éléments) et de déterminer quelles seront les prochaines étapes. Une nouvelle audience a été fixée au 6 août pour refaire le point», a-t-il rapporté.

Ces audiences doivent déboucher sur une phase d'échange et d'étude par les parties concernées des documents qui seront utilisés pendant le procès, «et qui devrait durer jusqu'à septembre 2008», a indiqué M. Sweig.

La période est relativement longue «mais il va y avoir des milliers de documents - vidéos, e-mails... - à étudier», a-t-il expliqué.

Viacom, propriétaire de chaînes comme MTV, Comedy Central, et des studios de cinéma Paramount, a pris en mars la tête des assauts des médias traditionnels contre Google et YouTube, site leader en matière d'échanges de vidéos.

Viacom estime que YouTube et Google sont responsables du comportement des internautes, qui publient sur ce site de vidéos gratuit des émissions, séries télé et clips vidéos produits par le groupe de médias et protégés par les droits d'auteur.

Après plusieurs mois de négociations infructueuses, Viacom avait durci sa position au printemps et décidé de recourir à la justice. Le groupe réclame 1 milliard de dollars de dommages à Google.

Viacom avait donné un ultimatum début février en exigeant de YouTube le retrait de 100 000 extraits pirates de ses émissions. YouTube en a retiré de nombreux depuis, mais beaucoup y figurent encore, car chaque jour les internautes en postent de nouveaux.

«Google a dit qu'il allait commencer à filtrer les contenus vidéos à partir de septembre», a indiqué vendredi M. Sweig, selon qui «c'est un élément intéressant» pour le futur procès.

Quelle que soit son issue, ce procès jouera un rôle crucial dans la redéfinition d'internet en matière de vidéos, de sites gratuits et de respect des droits d'auteur.

L'enjeu est de taille: selon une étude du cabinet Comscore publiée cette semaine, 75% des internautes américains ont regardé des vidéos en ligne pendant une moyenne de 158 minutes au cours du mois de mai.

Plus de 8,3 millions de vidéos ont été visionnés, la plupart sur YouTube, précise cette étude.