«J'aime la coupe de cheveux de Mackey, je le trouve mignon»: sous un pseudo, le PDG de la chaîne texane de produits «bio» Whole Foods, John Mackey, a pendant 8 ans envoyé sur internet des commentaires enthousiastes sur son groupe, son action en Bourse -- et sur lui-même.

«J'aime la coupe de cheveux de Mackey, je le trouve mignon»: sous un pseudo, le PDG de la chaîne texane de produits «bio» Whole Foods, John Mackey, a pendant 8 ans envoyé sur internet des commentaires enthousiastes sur son groupe, son action en Bourse -- et sur lui-même.

Selon la presse américaine lundi, la SEC, le régulateur boursier américain, a finalement décidé d'ouvrir une enquête informelle sur cette pratique en marge de la légalité: M. Mackey, sans livrer d'informations confidentielles, chantait les louanges de son groupe et vilipendait ses concurrents.

Il s'en prenait notamment au groupe Wild Oats, que Whole Foods a justement décidé de racheter en début d'année pour 565 millions de dollars.

L'affaire a été dévoilée la semaine dernière par la FTC (Federal Trade Commission), l'autorité américaine de la concurrence, qui a lancé une action contre la fusion Whole Foods-Wild Oats qu'elle juge anticoncurrentielle.

La FTC cite en effet dans un document un message de John Mackey sous le pseudo Rahodeb -- un anagramme du prénom de sa femme, Deborah -- en soulignant que le PDG envoyaitdes messages sur les forums depuis des années.

Outré, M. Mackey a envoyé une réponse sur le blogue de l'entreprise qu'il a fondée en 1980, justifiant ses années de «blogging» anonyme, entre 1999 et 2006: la FTC «veut me mettre dans l'embarras moi-même et mon groupe en dévoilant mon identité».

«J'ai envoyé des messages sur Yahoo! sous pseudonyme parce que ça m'amusait, beaucoup de gens envoient des messages sous pseudo», se défend-il.

«Je n'ai jamais voulu que ces messages soient identifiés avec moi», ajoute avec candeur ce self-made man, un végétalien de 53 ans, devenu la risée de la presse américaine.

«Les opinions défendues par Rahodeb reflétaient parfois ce que je croyais, parfois non. Quelquefois j'ai juste joué l'avocat du diable, pour le plaisir de discuter», argue-t-il, dans un message-fleuve.

Cette affaire s'ajoute aux nombreux cas, ceux-là complètement frauduleux, de manipulations des cours par des envois massifs de pourriels trompeurs. La SEC a récemment lancé une offensive pour tenter de les endiguer.