Dieu est partout, même sur la toile: un nouveau site en ligne offre aux chrétiens du monde entier tranquillement installés chez eux la possibilité de suivre un office religieux en direct de l'église Saint-Gabriel de Nazareth.

Dieu est partout, même sur la toile: un nouveau site en ligne offre aux chrétiens du monde entier tranquillement installés chez eux la possibilité de suivre un office religieux en direct de l'église Saint-Gabriel de Nazareth.

«La technologie offre aux croyants un nouveau moyen, moderne, d'exercer leur foi», a souligné James Martin, prêtre jésuite et rédacteur en chef adjoint du magazine catholique , dans un entretien avec l'Associated Press.

«Aller en Israël coûte très cher», rappelle ce spécialiste des tendance religieuses du Net. «Pour les personnes qui ne peuvent pas se l'offrir, mais qui peuvent se payer un abonnement mensuel à Internet, c'est un moyen d'y arriver.»

Depuis sa mise en service le 1er mais dernier, le site a déjà reçu des centaines de demandes provenant de fidèles du monde entier. Financé par la société chypriote Modefine, il est fréquenté par des Américains (70% des cas), mais aussi des Chinois, des Indiens, des Mexicains et des Australiens.

«Nous détenons quelque chose de particulier ici. Marie a vécu à Nazareth. Jésus y a grandi. C'est une ville sainte, le berceau de la chrétienté», explique Saïd Salem, porte-parole de Modefine en terre sainte.

L'église Saint-Gabriel se tient au-dessus de la source où, selon la tradition grecque orthodoxe, l'ange Gabriel est apparu à Marie. La tradition catholique soutient que l'événement a eu lieu à un kilomètre de là, où s'élève aujourd'hui la basilique de l'Annonciation.

Pour James Martin s'est posé le problème du prix, qui a été fixé à 10 dollars par prière, une somme censée couvrir le coût du système, la prière étant gratuite. «Si vous venez à Jérusalem chercher un prêtre pour prier pour vous, n'espérez pas qu'il paye le taxi», fait valoir Saïd Salem. «Nous sommes le taxi.»

Il dit également espérer que ce service permette d'augmenter le montant des fonds alloués à la communauté chrétienne de Nazareth.

Sur l'écran du client, après un hymne d'ouverture, le père Andreas Elime prie pour la miséricorde, la santé, la paix, le pardon et le salut. Ce Grec orthodoxe, filmé par une «webcam», peut officier en anglais, en grec, en arabe et en russe, en fonction de la demande.

Chaque jour, il lit les noms inscrits sur une liste et allume une bougie pour chacun d'eux. Une courte bénédiction met fin à l'office religieux, qui ne dure que quelques minutes.

Le père Elime fait quatre prières et expédie deux offices chaque jour, sept jours sur sept, et prie quotidiennement pour une dizaine de personnes.

«Certaines ne peuvent se rendre à l'église pour communier. C'est nous qui allons à elles», relève-t-il, faisant allusion aux malades et aux personnes âgées. D'après lui, la prière est compatible avec le Net.

Un avis que ne partage pas totalement le métropolite Kyriakos, archevêque de Nazareth, qui a déclaré préférer que les fidèles se rendent à l'église, sans condamner pour autant la pratique religieuse en ligne. «Si je sentais que quelque chose n'allait pas, je l'interdirais», a-t-il toutefois ajouté.

Pour Robert Jeffords, utilisateur régulier du site, la prière en ligne est le seul moyen d'atteindre la terre sainte. «J'ai 66 ans et je suis presque invalide», explique cet Américain de Hollywood (Floride), atteint de diabète et de lésions des jambes.

«Un tel voyage est donc impossible.»

Aussi:

www.mirezo.com