La Corporation des services du Barreau du Québec et son équivalent de New York viennent de choisir le logiciel Mail it Safe, de la compagnie Prospector Network, de Montréal, pour assurer la confidentialité des courriels de leurs membres, les avocats.

La Corporation des services du Barreau du Québec et son équivalent de New York viennent de choisir le logiciel Mail it Safe, de la compagnie Prospector Network, de Montréal, pour assurer la confidentialité des courriels de leurs membres, les avocats.

Et le président de Prospector Network, Claude Duhamel, continue de multiplier les rencontres avec d'autres associations et cabinets d'avocats dans le monde, qui s'intéressent à son nouveau logiciel.

Aussi utilisé que le téléphone, le courriel est devenu un moyen de communication incontournable, même pour transmettre des documents d'avocats, de notaires ou de financiers.

Prenant la suite du pigeon voyageur, de la poste ou même du hibou de Harry Potter, le courriel n'a pas son pareil. Plus de 170 milliards de courriels sont envoyés chaque jour dans le monde, souligne Claude Duhamel, âgé de 50 ans, qui a fait carrière dans la finance, notamment chez les courtiers Duhamel Régimbal et Geoffrion Leclerc.

Il y a juste un problème, mais il est de taille: plusieurs personnes, et non pas seulement le destinataire, peuvent consulter les documents d'affaires transmis par courriel, soit la moitié des expéditions mondiales. Avant d'arriver à destination, le courriel peut passer par six à 11 serveurs de fournisseurs informatiques, établis à New York, Chicago ou en Inde, explique Claude Duhamel. Durant son long périple, le courriel peut laisser des traces. «Quand j'explique le trajet d'un courriel, plusieurs blêmissent. Les avocats (qui ont des règlements et des lois à respecter) croyaient agir en toute sécurité. Et si une entreprise perd un courriel, elle ne le dira pas, pour protéger son image.»

Dès qu'un courriel sort de l'entreprise, ça peut poser problème. Il existe quelques techniques et produits pour sécuriser un courriel, mais pas aussi efficace pour le même prix, selon IDC Information & Data, des consultants mondiaux en technologies, de Toronto. IDC a étudié et publié un rapport sur Mail it Safe. Le choix du Barreau du Québec s'explique, selon IDC, par la convivialité de Mail it Safe, sa facilité d'implantation, sa fiabilité, les faibles investissements requis et les tests mensuels de sa sécurité effectués par le partenaire IBM. Au lieu de faire un petit tour du monde des serveurs, le courriel passe par celui de Mail it Safe. Le destinataire doit utiliser un mot de passe pour ouvrir le courriel et l'expéditeur reçoit un rapport sur sa lecture. Pas de perte de temps à vérifier la réception et la lecture du courriel.

Mail it Safe augmente ainsi la productivité de l'entreprise, tout comme la sécurité des courriels, résume Claude Duhamel. Ainsi, les professionnels peuvent multiplier les courriels et économiser le papier, pour respecter l'environnement. Le logiciel coûte 100$ par année par adresse de courriel, soit 7000$ par année pour un bureau de 70 avocats. Les intéressés peut en faire l'essai durant trois mois, gratuitement. Plusieurs grands cabinets sont d'ailleurs à la veille de prendre une décision sur Mail it Safe, souligne Claude Duhamel.

Le président a par ailleurs déjà rencontré les représentants du Barreau de Zurick et de Dubai et doit voir bientôt ceux de Paris, de Londres et de la Floride. Des ministères du Québec s'intéressent aussi au Mail it Safe, dit-il.

Afin de devenir «l'ambassadeur» de Mail it Safe, Claude Duhamel vient de nommer James Dottori, âge de 40 ans, fils du fondateur de Tembec, comme directeur général de son entreprise. Prospector Network compte 35 employés, dont 14 ingénieurs, d'une moyenne d'âge de 28 ans, dans ses bureaux de Montréal, de New York et de Mexico. Mail it Safe détient une avance de huit mois sur la concurrence, selon le président, qui souligne répondre à un besoin pressant et espère devenir un leader des fournisseurs dans le courriel.

Prospector Network a réalisé un chiffre d'affaires de près de 6 millions l'an dernier et, avec notamment Mail it Safe, mise sur 25 millions cette année et sur plus de 100 millions en 2008. L'équipe de l'entreprise devrait passer de 35 à 50 personnes d'ici la fin de l'année, dit le président.