L'amateurisme des internautes étouffe les vraies connaissances, avance l'auteur de The cult of the amateur.

L'amateurisme des internautes étouffe les vraies connaissances, avance l'auteur de The cult of the amateur.

Notre culture s'appauvrit à cause du Web 2.0, cette possibilité qu'ont les internautes de contribuer au contenu disponible sur des sites Internet. C'est la thèse développée par Andrew Keen dans son livre The cult of the amateur.

M.Keen est aussi un chef d'entreprise de la Silicon Valley.

La révolution Web 2.0 privilégie les commentaires superficiels et les opinions extrêmes, au lieu d'analyses profondes et de jugements argumentés sur le monde qui nous entoure, avertit l'auteur californien.

Les rumeurs et les fausses informations prolifèrent sur Internet, avance l'auteur, parce que l'amateur y est mieux perçu que l'expert, et que la popularité compte davantage que la fiabilité. M. Keen prend l'exemple de Wikipedia, plus fréquenté que le site de l'Encyclopedia Britannica, qui s'appuie sur des experts.

Les gens ne savent pas qui se cache derrière l'anonymat, courant sur Wikipedia et YouTube, rappelle-t-il. «La propagande passe pour de l'information.»

Les recherches sur Google ne donnent pas les résultats les plus fiables mais les sites les plus populaires. Cela peut conduire à de la manipulation, rappelle M. Keen.

L'argent de la publicité quitte les journaux, les magazines et la télévision pour Internet. Il est de plus en plus difficile pour les organisations de financer l'investigation et les reportages internationaux, constate l'auteur.

«Ce que vous ne réalisez pas est que ce qui est gratuit coûte une fortune, en réalité. Les nouveaux gagnants - Google, YouTube, MySpace, Craigslist, et des centaines de nouvelles entreprises – ne peuvent pas compenser les pertes des industries, en termes de production, de création d'emplois, de revenus ou de profits», estime Andrew Keen.

«Les blogues et les wikis sont en train de décapiter les industries de l'édition, de la musique et de l'information qui sont à l'origine du contenu original de ces sites accaparants.

Ils sont en train de détruire les sources du contenu qui les fait vivre.»

M. Keen craint la création d'un monde dans lequel la musique viendra de groupes de garages, le cinéma et les programmes télévisés viendront de YouTube, et les informations de «célébrités bavardes et hyperactives», tout cela pour des objectifs de publicité. C'est ce qui se passe «quand l'ignorance rencontre l'égoïsme, qui rencontre le mauvais goût, qui rencontre la loi du nombre», juge-t-il.

À lire aussi...

Qu'est-ce que le Web 2.0?