Si la publicité sur l'internet est un phénomène qui a connu une certaine croissance au fil des dernières années, ce n'est rien par rapport à ce qui l'attend dans les années à venir. Pour les internautes, cela signifie plus de nouveaux services gratuits. Pour les entreprises, cela signifie que pour les attirer sur son site, il faut faire preuve de beaucoup d'originalité.

Si la publicité sur l'internet est un phénomène qui a connu une certaine croissance au fil des dernières années, ce n'est rien par rapport à ce qui l'attend dans les années à venir. Pour les internautes, cela signifie plus de nouveaux services gratuits. Pour les entreprises, cela signifie que pour les attirer sur son site, il faut faire preuve de beaucoup d'originalité.

Même Microsoft a récemment fait le ménage dans ses produits, afin de faire plus de place aux services Web. Steve Berkowitz, directeur général des affaires en ligne, a convaincu à peu près tout le monde à l'interne que sans devenir un immense groupe médiatique, la multinationale de Redmond ne restera pas longtemps au sommet de l'industrie des TIC.

«Au fil des derniers mois, nous avons constaté que la personnalité des consommateurs n'était pas reliée exclusivement qu'à une seule machine, qu'à un seul lieu physique», dit-il. «Les comptes d'utilisateurs et les licences mobiles sont la voie à suivre.» Venant d'une entreprise qui possède un quasi-monopole sur les systèmes d'exploitation, c'est tout un aveu.

M. Berkowitz explique au passage l'existence des deux groupes de services en ligne de Microsoft : Windows Live et MSN. «Le premier groupe comprend les sites où les internautes peuvent créer eux-mêmes leur propre contenu. Le second, les sites d'information plus traditionnels, comme le portail canadien MSN-Sympatico.»

«Nous sommes encore en transition entre les médias de masse et les médias personnels», poursuit Steve Berkowitz. «Ce qui attire les gens vers les médias de masse ne les attire pas nécessairement vers l'internet. Les moteurs de recherche, les réseaux sociaux et le multimédia sont les grosses tendances sur la Toile, en ce moment. C'est ce qui attire les internautes. Les internautes, à leur tour, attirent les annonceurs.»

Voilà donc les trois étapes d'une stratégie médiatique en ligne réussie, selon Microsoft. Et ça semble marcher. Déjà, Windows Live Spaces est le plus important portail de sites personnels au Canada. MSN Soapbox, le service de Microsoft qui s'apparente à Youtube et qui sera lancé en français en septembre, devrait aussi connaître un certain succès.

De gros sous

Globalement, la publicité dans les médias représente une rondelette somme annuelle de 665 milliards de dollars. Malgré un poids de plus en plus important dans la sphère médiatique - l'internet gruge sans cesse du temps d'écoute à la radio et à la télé, ainsi que du temps de lecture aux magazines et aux journaux - la publicité en ligne ne comptait, en 2006, que pour un maigre 4,7 % de ce total, soit 31 milliards.

Pourtant, selon les statistiques du Bureau canadien de la publicité en ligne (IAB Canada), l'internaute moyen ne passe pas moins de 34 heures par mois à naviguer sur Internet. Trente-quatre heures, ce n'est pas loin d'être l'équivalent d'une semaine de travail à temps plein. En tout cas, c'est bien plus que 4,7 % de leur temps total consacré aux médias en général.

Autrement dit, ces chiffres sous-entendent un fait à peu près indéniable : à un moment donné, les publicitaires vont rééquilibrer leur budget afin d'accorder une place plus importante à ce «nouveau» média qui n'en est plus un.

La manne d'argent qui risque de déferler sur les entreprises qui auront su conserver une place de choix sur le réseau des réseaux. Pas surprenant, alors, si Google et Microsoft se livrent une lutte acharnée pour acquérir des start-ups spécialisées dans le placement publicitaire en ligne.

Pour joindre notre collaborateur: alain.mckenna@lapresse.ca