Les ventes de disques compact de musique (CD) se sont effondrées de 20% sur les trois premiers mois de l'année aux États-Unis, victimes du développement de la musique en ligne et portant un coup sévère aux revenus des maisons de disques.

Les ventes de disques compact de musique (CD) se sont effondrées de 20% sur les trois premiers mois de l'année aux États-Unis, victimes du développement de la musique en ligne et portant un coup sévère aux revenus des maisons de disques.

Au total, 89 millions de CD ont été vendus entre le 1er janvier et le 18 mars, pour 112 millions sur la même période l'année dernière, selon la firme Nielsen SoundScan qui suit ce marché.

Mais les achats d'albums de musique numérique disponibles sur l'internet n'ont pas permis de combler la différence car ils ont également baissé à 99 millions sur les trois premiers mois de l'année pour 119 millions il y a un an, selon les chiffres de SoundScan.

Ce sont les ventes de chansons en ligne à l'unité qui ont les faveurs des amateurs avec un bond de 242 millions au début 2006 à 288 millions entre le 1er janvier et le 18 mars, selon ces mêmes statistiques.

Les consommateurs envoient le message aux artistes que «même si vous avez beaucoup réfléchi à l'architecture d'ensemble de votre album, je n'aime que trois chansons», conclut Michael McGuire analyste pour Gartner Research.

«Les consommateurs ont le contrôle total de leurs choix en terme de média et cela ne va plus changer», ajoute-t-il dans des déclarations à l'AFP.

«C'est une situation difficile aujourd'hui d'être une maison d'édition de disques car il faut trouver de nouvelles sources de revenus», souligne l'analyste.

Même si les ventes de CD ont diminué régulièrement ces cinq dernières années, elle représentent encore 90% des ventes d'albums. Mais la popularité des chansons en ligne effectue un véritable travail de sape et les revenus des studios pourraient s'assécher s'ils ne trouvent pas d'autres solutions, estime Michael McGuire.

«Ces deux dernières années, l'industrie musicale n'a pas bougé assez vite et elle essaie maintenant de rattraper son retard», mais «le train du numérique en ligne prend de plus en plus de vitesse», ajoute cet analyste.

EMI et Warner Music, deux parmi les quatre plus grandes maisons d'édition musicale au monde, développent maintenant leurs investissements dans la recherche, la découverte et les conseils en ligne en proposant des sites où les amateurs partagent chansons et recommandations.

Selon Michael McGuire, l'internet est la seule solution, offrant de vastes groupes de gens qui s'orienteront vers les meilleurs sites et pourront même contribuer à relancer les ventes de CD.

Mais protéger la musique du piratage pourrait s'avérer impossible et celle-ci devra aussi trouver sa place entre les jeux sur ordinateurs et vidéo pour partager «le temps, l'attention et l'argent» des consommateurs, ajoute-t-il.

Les magasins «en dur» auront toutefois de plus en plus de mal à survivre comme l'a montré l'année dernière la chute de Tower Records, l'un des principaux distributeurs de musique aux États-Unis.

Tower avait lancé son concept de supermarchés musicaux en Californie dans les années 1960 avant de se développer à l'international. Mais il a été contraint de se mettre en faillite en août, victime des magasins en ligne comme Amazon.com et de la musique en ligne.

Tous ses magasins aux États-Unis ont fermé en décembre dernier, seuls ceux à l'international échappant au couperet. Le groupe a toutefois développé depuis un...site de musique en ligne.