Les autorités autrichiennes ont mis au jour hier un important réseau international de pornographie juvénile sur Internet qui a des ramifications dans 77 pays, dont le Canada. La Gendarmerie royale du Canada suit présentement la trace de 19 comptes Internet en sol canadien.

Les autorités autrichiennes ont mis au jour hier un important réseau international de pornographie juvénile sur Internet qui a des ramifications dans 77 pays, dont le Canada. La Gendarmerie royale du Canada suit présentement la trace de 19 comptes Internet en sol canadien.

Ces comptes Internet, tout comme plus de 2000 autres, ont essayé d'accéder à un site Internet russe distribuant de la pornographie juvénile «montrant des sévices sexuels très graves sur des enfants», selon les autorités autrichiennes.

«On pouvait y voir des fillettes qui se faisaient violer et on pouvait entendre des cris», a dit hier Harald Gremel, expert policier autrichien en cybercriminalité, lors d'une conférence de presse à Vienne.

Les enquêteurs croient que les vidéos retrouvées sur le site, mettant en scène des enfants de 5 à 14 ans, ont été produits en grande partie en Europe de l'Est. Les autorités affirment que ces vidéos ont été ensuite téléchargées en Grande-Bretagne vers un serveur russe.

Les abonnés, âgés de 17 à 69 ans, provenant de pays aussi différents que l'Algérie, l'Islande et le Venezuela, payaient pour télécharger le matériel pédopornographique. Selon les Autrichiens, plusieurs d'entre eux en ont fait des copies sur vidéocassettes et des DVD qu'ils ont ensuite distribués dans des réseaux pédophiles.

Longue et fructueuse enquête

L'enquête a débuté en juillet dernier. Une entreprise a alerté la police après avoir trouvé du matériel illicite logé clandestinement sur son serveur. Hier, les enquêteurs autrichiens ont dévoilé avoir saisi 1132 DVD, 213 cassettes vidéo et 38 ordinateurs sur leur territoire. Ils ont aussi interrogés 23 suspects. D'entre eux, 14 ont avoué avoir téléchargé les vidéos de pornographie juvénile.

Pour le moment, la police autrichienne a identifié 2061 suspects dans 77 pays et a relayé l'information à plusieurs corps policiers étrangers. Le FBI américain enquête sur plus de 600 cas, les autorités allemandes sur 400, la France sur 100 et la Grande-Bretagne sur 72.

Hier, en entrevue avec la Presse Canadienne, un policier autrichien a affirmé que les 19 comptes Internet canadiens mis en cause ont essayé 103 fois d'accéder au site illicite.

«Pour le moment, on ne peut pas affirmer qu'il y a eu des crimes de commis au Canada. Une adresse de protocole Internet peut être canadienne, mais être utilisée à partir d'un autre pays», a précisé hier le sergent Martin Blais, de la GRC.

L'information autrichienne est présentement entre les mains du Centre de coordination contre l'exploitation des enfants de la GRC. Quand ils auront identifié l'origine des adresses Internet, les enquêteurs du centre feront suivre l'information aux forces de police locales. Ces dernières seront chargées d'identifier les individus s'il y a lieu et de les arrêter.

Le Canada a une des législations les plus sévères en matière de pornographie juvénile. Un individu qui possède de la pédopornographie ou qui tente d'y accéder est passible de cinq ans de prison. Un individu qui produit ou distribue le même matériel peut écoper 10 ans d'emprisonnement.

Présentement, un projet de loi est à l'étude au Parlement. Il propose de punir les responsables des serveurs informatiques qui abritent des sites de pornographie juvénile.

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