L'ubiquité informatique est un concept qui en fait rêver plus d'un dans les TIC. Ça se comprend: en mettant en relation les téléviseurs, les ordinateurs et les appareils mobiles de toute nature, on crée un monde de nouvelles applications qu'on peine à imaginer aujourd'hui.

L'ubiquité informatique est un concept qui en fait rêver plus d'un dans les TIC. Ça se comprend: en mettant en relation les téléviseurs, les ordinateurs et les appareils mobiles de toute nature, on crée un monde de nouvelles applications qu'on peine à imaginer aujourd'hui.

Nombre de ses applications sont présentement en développement à Montréal, où la technologie IMS, une technologie de réseaux prometteuse, intéresse de plus en plus d'entreprises.

L'IMS, ou «IP Multimedia Subsystem», est un protocole réseau qui intègre toutes les formes de contenu en un seul langage, ce qui harmonise la communication entre divers appareils électroniques, du plus simple téléphone cellulaire à la console de jeux vidéo la plus sophistiquée. C'est également une norme internationale qui a été adoptée à la fois par l'industrie des télécommunications, du câble et des fournisseurs d'accès à Internet.

Bref, c'est gros. Et c'est pour bientôt. «La commercialisation des premières applications IMS devrait se faire au cours des prochaines années, commente Pierre Boucher, directeur de la recherche pour Ericsson, à Montréal. Ça devrait ouvrir la porte à des services dans plusieurs nouveaux secteurs, comme les domaines de la santé et de la sécurité.»

Toujours connecté

À Montréal, le centre de recherche d'Ericsson a réalisé plusieurs prototypes de services de type IMS. Du côté de la santé, on pourrait voir l'apparition de capteurs des signes vitaux, comme le pouls et le rythme cardiaque, qui transmettent ces données en temps réel à la base de données d'un médecin, à partir d'un téléphone cellulaire. Tout ça, de n'importe où, sans intervention humaine. Voilà une solution qui désengorgerait les hôpitaux

Ericsson est aussi en discussion avec des entreprises montréalaises spécialisées dans les jeux vidéo afin de développer des applications pour la technologie IMS. Dans ce domaine, le potentiel de l'ubiquité est immense.

«C'est la convergence de toutes les plateformes dans un seul environnement: console, ordinateur, mobile», résume Denis Potvin, responsable de la technologie à l'Institut international des télécommunications. Autrement dit, le joueur peut commencer une mission assis dans l'autobus, la poursuivre sur un ordinateur à l'école et, de retour à la maison, achever sa partie bien calé dans le fauteuil du salon, devant son téléviseur et sa console de jeux vidéo.

«C'est ce qu'on appelle la continuité de service, explique M. Potvin. De la même façon, l'IMS permet aux utilisateurs de services téléphoniques de poursuivre une conversation entamée sur le téléphone de la maison sur leur cellulaire, ou même sur un ordinateur portable.» Le genre de services que les entreprises apprécieront sans doute

Avis aux développeurs

Du côté du jeu vidéo, on a déjà trouvé un nom à cette prochaine génération d'applications: le jeu omniprésent (pervasive gaming). Au dernier Sommet international du jeu de Montréal, en novembre, plusieurs entreprises ont d'ailleurs démontré un intérêt marqué envers la technologie IMS.

«Facile à comprendre, puisque ça ne crée pas juste un marché local, dit Louis Brunel, président de l'IIT. L' IMS, c'est mondial. C'est une belle occasion pour les petites entreprises montréalaises et, si on ne les développe pas, on risque de passer à côté de quelque chose de gros.»

Là-dessus, M. Brunel prêche pour sa paroisse, puisque son institut emploie des chercheurs qui travaillent à temps plein sur le développement d'applications pour l'IMS. En contrepartie, il est également le porte-parole de ses membres, des multinationales comme Nortel, Ericsson, Nokia, Siemens et HP.

Si des entreprises de cette stature pensent qu'une technologie comme l'IMS est promise à un bel avenir «De toute façon, les équipementiers partout dans le monde font présentement la migration vers des technologies IP», ajoute M. Brunel. De même que l'Union internationale des télécommunications, qui inclut la technologie IMS dans la définition des réseaux de prochaine génération.

Bref, d'ici quelques années, tous les réseaux, avec ou sans fil, vont faire de la place pour la technologie IMS. Pour les développeurs, cela ouvre la voie à de nouvelles applications qui pourraient rapporter gros. À condition de s'y mettre rapidement.