Dans les cégeps du Québec, plus du quart des programmes sont «sous le seuil de la viabilité», faute d'inscriptions. Mais Internet pourrait venir à leur rescousse. Grâce à la «télécollaboration», des cégeps arrivent à maintenir ces programmes et à garder des jeunes en région. Un moyen de contrer la pénurie de main-d'oeuvre.

Dans les cégeps du Québec, plus du quart des programmes sont «sous le seuil de la viabilité», faute d'inscriptions. Mais Internet pourrait venir à leur rescousse. Grâce à la «télécollaboration», des cégeps arrivent à maintenir ces programmes et à garder des jeunes en région. Un moyen de contrer la pénurie de main-d'oeuvre.

Au Cégep de Lévis-Lauzon, une dizaine d'étudiants sont inscrits en technique de la logistique du transport. Depuis le début de la session, trois cours se déroulent en partenariat avec le Cégep de Trois-Rivières et de Drummondville. Ces deux établissements comptent aussi une dizaine d'étudiants inscrits dans la même technique.

Les trois groupes utilisent la «télécollaboration» et différents logiciels pour partager conférences, présentations et travaux pratiques en classe. À l'avant du laboratoire d'informatique trône un grand écran sur lequel apparaissent, à tour de rôle, les trois classes reliées à Internet. Ajoutez-y un système audio, qui permet aux élèves d'intervenir au micro, et le tour est joué.

«C'est un énorme avantage», affirme Sophie Caouette, professeure et responsable du programme. La formation offerte aux étudiants est bonifiée et les enseignants en profitent pour partager ressources et méthodes d'enseignement.

Le Cégep de Lévis-Lauzon n'est pas le seul à participer à ce projet intitulé Cégep en réseau, qui a débuté à l'hiver 2006. Onze établissements sont impliqués, dont le Cégep de Sainte-Foy, qui collabore avec celui de Saint-Félicien.

L'aventure est pilotée par le Centre francophone d'informatisation des organisations (CEFRIO), qui dispose d'un budget de 1,8 million $ provenant du ministère de l'Éducation.

«On a offert ce projet à des programmes sous le seuil de la viabilité, c'est-à-dire qui ont moins de 45 étudiants sur trois ans», explique Vincent Tanguay, directeur du projet au CEFRIO.

Avec le déclin démographique et le manque d'intérêt pour certains domaines, plus de 100 des 400 programmes collégiaux se retrouvent dans cette situation précaire, précise-t-il.

Maintenir ces programmes coûte cher. Mais grâce au réseautage, les coûts de formation peuvent être réduits.

Par ailleurs, les jeunes qui étudient dans la région ont beaucoup plus de chances de s'y trouver un boulot, affirme Jacques Belleau, adjoint au directeur des études au Cégep de Lévis-Lauzon. «Ceux qui vont à Montréal ne reviennent pas nécessairement dans la région, dit-il. Maintenir ces programmes, c'est une des réponses à la pénurie de main-d'oeuvre qui frappe la région», indique-t-il.