De plus en plus d'Américains se tournent vers l'Internet pour leurs achats des Fêtes de fin d'année, suscitant la convoitise des fraudeurs et autres usurpateurs d'identité.

De plus en plus d'Américains se tournent vers l'Internet pour leurs achats des Fêtes de fin d'année, suscitant la convoitise des fraudeurs et autres usurpateurs d'identité.

Une personne sur dix achetant en ligne pourrait être cette année victime d'une fraude, estime un rapport de deux organisations américaines, National Consumers League et National Cyber Security Alliance.

Mais les atouts de l'Internet en terme de temps gagné et de facilité de choix l'emportent sur les craintes. Selon un sondage effectué auprès de 9.000 personnes aux Etats-Unis par Zogby International, deux-tiers des personnes interrogées prévoient de faire au moins un achat sur Internet pendant les Fêtes.

«Au lieu de se battre pour une place de parking et de faire la queue, beaucoup de gens préfèrent se tourner vers l'Internet pour une partie de leurs achats», indique Zogby.

Le cabinet de recherche ComScore Networks prévoit que les dépenses des Américains pour la période des Fêtes, hors coûts de déplacement, devraient dépasser 24 milliards de dollars, en hausse de 24% sur un an.

La période des achats de Noël va démarrer vendredi, dès le lendemain de la fête de Thanksgiving. Ce jour est appelé aux Etats-Unis «Black Friday» (vendredi noir) car les magasins sont noirs de monde. Pour l'Internet, on parle de «Cyber Monday» (le lundi suivant) car les gens reviennent au bureau et utilisent leurs ordinateurs professionnels pour faire des achats.

Shop.org, une association spécialisée dans le commerce en ligne, estime que 61 millions de personnes vont faire leurs courses sur Internet depuis leur lieu de travail cette année pour 51,7 millions l'an dernier à la même époque.

ComScore s'attend à des dépenses en ligne de 600 millions de dollars pour le seul «Cyber Monday», ce qui serait un record.

Un tel engouement appâte les fraudeurs en tous genres et le cabinet de recherche Gartner indique que le nombre de courriels destinés à induire les acheteurs en erreur en se faisant passer pour une institution financière ou un système de paiement (phising) a doublé ces deux dernières années. L'argent ainsi détourné atteint 2,8 milliards de dollars.

Selon Gartner, 24,4 millions d'Américains ont ouvert un courriel de «phising» en 2006 pour 11,9 millions en 2005. Plus grave encore, 3,5 millions de personnes auraient ainsi livré des informations confidentielles à des fraudeurs.

Le préjudice moyen par victime est passé de 257 dollars il y a deux ans à 1.244 dollars en 2006.

«La bonne nouvelle est que cette année, moins de personnes estiment avoir été les victimes de ce genre de fraude mais quand ils se font prendre, ils perdent plus d'argent», indique Avivah Litan, un analyste de Gartner.

Selon le SANS Institute, un centre de formation dans les nouvelles technologies, «il y a une explosion du crime sur Internet, provenant en partie de la hausse rapide du nombre de fraudeurs en Asie avec une hausse continue du nombre de ceux qui opèrent à partir de l'Europe de l'est».

«Cette augmentation est telle que plusieurs banques ont fait état d'une hausse de 400 à 500% des pertes dues à ce type de fraude entre 2005 et 2006», ajoute SANS.

Les consommateurs peuvent toutefois limiter les risques en observant certains principes de précaution: utiliser des logiciels de protection, n'acheter que dans des magasins en ligne de bonne réputation, éviter d'utiliser des réseaux de transmission sans fil (Wi-Fi) non codés et observer la plus grande prudence dans la transmission d'informations financières.