Un spéculateur tente de tirer avantage de la visibilité du 400e anniversaire de Québec pour faire des affaires d'or grâce à Internet. L'homme a enregistré les droits d'utilisation de l'adresse quebec2008.org et exige maintenant 9000 $ pour sa vente.

Un spéculateur tente de tirer avantage de la visibilité du 400e anniversaire de Québec pour faire des affaires d'or grâce à Internet. L'homme a enregistré les droits d'utilisation de l'adresse quebec2008.org et exige maintenant 9000 $ pour sa vente.

«Des gens nous ont contactés pour nous vendre des noms de domaine, mais on en avait déjà réservés quelques-uns», confirme la porte-parole de la Société du 400e, Pauline Gagnon. Utilisant l'adresse quebec400.qc.ca, l'organisme responsable des festivités n'a pas jugé bon de relever l'offre.

La Société ne s'inquiète pas de voir son nom utilisé dans Internet à des fins commerciales, ni des risques de confusion. «De toute façon, quand on tape Québec 2008 dans un moteur de recherche, notre site se trouve en haut de liste», rappelle Mme Gagnon.

Ainsi, peu lui importe si un agent immobilier de la région, Gilles Tremblay, lancera d'ici trois mois un site commercial, quebec2008.com. «Je ne veux pas dévoiler le punch pour ne pas me faire voler l'idée, mais c'est évident que mon but est de faire des sous», confie l'homme, qui a acquis les droits d'utilisation de l'adresse en 2002.

«L'ancien premier ministre Lucien Bouchard avait dit que le 400e de Québec serait un gros événement, alors j'ai décidé d'acheter l'adresse pour 20 $», poursuit-il.

Le détenteur du Quebec2008.org aura ainsi de la difficulté à vendre son adresse pour 9000 $. Le spéculateur virtuel, Daniel Montambault, qui n'a pas rappelé Le Soleil, tente actuellement de vendre plusieurs noms de domaine à gros prix grâce aux petites annonces. Celui-ci demande ainsi 115 000 $ pour le nom Valeursmobilieres.ca, 75 000 $ pour Maisonsprefabriquees.ca ou encore 48 000 $ pour Eoliennes.ca.

Les prix exigés par le spéculateur font sourire le président de l'Autorité canadienne pour les enregistrements Internet (ACEI), Bernard Turcotte. «Le marché francophone est plus bas que le marché anglophone», rigole le gestionnaire des adresses .ca.

Prix de vente

S'il n'existe aucune compilation des prix de vente, Bernard Turcotte évalue la valeur des adresses en français à 20 % de celles en anglais. Le record canadien de vente avoisinerait les 100 000 $. L'adresse sex.com détient à ce jour le record mondial du prix payé le plus cher, soit 12 millions $US.

Pour obtenir un nom de domaine .ca, il faut d'abord demander à l'un des 150 registraires agréés de l'enregistrer. Il en coûte entre 10 et 50 $ par an, selon l'ACEI, qui les attribue selon la règle du premier arrivé, premier servi. Cet organisme demande lui-même 8,50 $ pour la gestion des 750 000 adresses actuellement enregistrés. Le détenteur d'une adresse peut ensuite la vendre à sa guise, au prix qu'il le désire.

Un registraire de Québec, André Lepage, invite toutefois les intéressés à la prudence. «Un nom de domaine ne vaut rien. C'est un peu comme les marques de commerce. Ça vaut quelque chose seulement si quelqu'un est prêt à payer.»

Afin d'éviter toute récupération de leur marque de commerce, certaines entreprises peuvent réserver jusqu'à 400 adresses dans Internet.