La publication de textes du Journal de Montréal sur le site Internet de Canoë crée de vives tensions entre la direction du quotidien et les journalistes de la salle. La preuve: le Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal a reçu plus de 1000 griefs à ce sujet depuis le début de l'année.

La publication de textes du Journal de Montréal sur le site Internet de Canoë crée de vives tensions entre la direction du quotidien et les journalistes de la salle. La preuve: le Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal a reçu plus de 1000 griefs à ce sujet depuis le début de l'année.

Les reporters du quotidien de la rue Frontenac réclament depuis longtemps la mise en ligne d'un site Internet pour leur journal. Or, pour le moment Quebecor préfère publier les textes et les photos du Journal sur le site de Canoë.

«Ce n'est pas notre site Internet, mentionne la présidente du syndicat, Chantal Léveillé. On ne peut donc pas faire d'ajouts ou travailler sur nos textes une fois qu'ils sont sur le Web.»

Si les journalistes ont donné leur aval à la direction pour que les textes soient mis en ligne, ils refusent toutefois que l'employeur leur impose une charge de travail supplémentaire, indique Mme Léveillé.

«On est employé par Le Journal de Montréal. Les griefs sont faits parce que la direction demande des choses supplémentaires à des journalistes ou à des photographes, spécifiquement pour Canoë. C'est comme si on demandait un travail pour un autre magazine, par exemple. Canoë, ça n'a rien à voir avec nous», explique Mme Léveillé.

Le syndicat déplore également le fait que l'on fasse la promotion du site de Canoë dans les pages du journal. Le mécontentement est tel que plus de 1000 griefs ont été déposés, un nombre anormalement élevé, estime la présidente. «On est en consultation avec nos conseillers juridiques pour voir de quelle façon on pourrait régler le problème.»

Malgré la grogne des journalistes, Quebecor n'a pas l'intention de mettre en ligne un site Internet exclusivement destiné au Journal de Montréal, indique Luc Lavoie, vice-président de Quebecor. «Pour l'instant notre site, c'est le site de Canoë.»

M. Lavoie s'explique mal les motivations de ceux qui ont déposé quelque 1000 griefs. «Quelqu'un qui dépose 1000 griefs, il n'a pas grand-chose à faire dans la vie, déplore-t-il. C'est complètement ridicule.»

Relations de travail

Par ailleurs, le syndicat ajoute que le moral des troupes n'est pas à son sommet depuis un an. Des sources indiquent que des chroniqueurs et des journalistes auraient subi des pressions de la part de la rédaction afin qu'ils écrivent sur des sujets prédéterminés. Ce que nie avec véhémence la direction de Quebecor. «C'est complètement faux!» assure Luc Lavoie.

Le syndicat a tout de même mandaté un comité chargé de sonder l'état d'esprit des journalistes de la salle.