Le géant d'Internet Google a creusé l'écart avec son concurrent Yahoo! pour s'emparer des recettes publicitaires sur Internet, en pleine croissance, dans une bataille où les deux groupes rivalisent d'innovations.

Le géant d'Internet Google a creusé l'écart avec son concurrent Yahoo! pour s'emparer des recettes publicitaires sur Internet, en pleine croissance, dans une bataille où les deux groupes rivalisent d'innovations.

Google a réussi à quasiment doubler son bénéfice net au 3e trimestre, à 733 millions de dollars, et accroître de 70% ses recettes, provenant à 99% de la publicité en ligne, à 2,6 milliards.

En revanche Yahoo! a annoncé pour le trimestre une chute de 38% de ses profits, à 158,5 millions et une hausse de seulement 19% de ses recettes à 1,58 milliard.

Il y a un an, Gooogle et Yahoo étaient quasiment à égalité, et se partageaient chacun 18% des recettes publitaires américaines, le plus gros marché.

Actuellement Google capte 23% de ces recettes contre 19% pour Yahoo!, selon l'institut spécialisé eMarketer, et devrait terminer l'année à 25%.

L'enjeu est de taille car ces revenus publicitaires devraient atteindre aux États-Unis 16,7 milliards de dollars en 2006, puis 29,4 milliards en 2010.

En plus de son moteur de recherche de base, de loin le leader sur Internet dans le monde, Google a réalisé un développement tous azimuts cette année.

Le groupe a notamment cet été remporté un contrat avec le très populaire site d'échanges MySpace pour être son fournisseur exclusif de publicités et conclu un accord similaire avec le géant des enchères eBay pour ses sites internationaux.

Il vient aussi de réaliser la plus grosse acquisition depuis sa création il y a 8 ans en rachetant le site d'échanges de vidéos YouTube, pour 1,65 milliard de dollars, pariant sur le développement de la video sur Internet et des publicités liées.

Le groupe a aussi multiplié les innovations, avec des outils de recherche spécialisés pour la finance, les archives de journaux, a lancé des services en ligne type traitement de texte ou encore le développement de son service de courrier électronique, qui inclut des publicités liées au texte des emails.

Son modèle reste celui du financement par la publicité et de la gratuité pour l'internaute.

Google a aussi séduit des centaines de milliers de sites partenaires et d'annonceurs, grâce à son outil Adsense qui garantit le placement automatique sur les sites de publicités liées à leur contenu.

Adsense analyse les mots et organise des enchères en temps réel pour les annonceurs, qui permet de placer à chaque instant le bandeau publicitaire le plus profitable, un système que Yahoo! cherche maintenant à mettre en place.

Pour son seul moteur de recherche, Google attire 45% des demandes américaines (+1 point, par rapport à août), avec 2,8 milliards de requêtes en septembre contre 28% pour Yahoo (-1 point) et 12% pour le moteur MSN de Microsoft, selon MediaMetrix.

Pour 2007, Google devrait capter 30% du marché des publicités en ligne américaines et Yahoo! 18,4%, devant Microsoft et AOL (groupe Time Warner).

Pourtant Yahoo! ne se donne pas vaincu. Le groupe vient de racheter deux petites sociétés: AdInterax, fournisseur de publicités pour le «rich media», et 20% de Right Media, qui gère un système d'enchères pour vendre des publicités en ligne. Le groupe est aussi sur le point de lancer sa nouvelle plate-forme de gestion publicitaire, appelée Panama.

La publicité sur Internet se développe au point de menacer les médias traditionnels. Jeudi, plusieurs grands groupes de presse américains, parmi lesquels le New York Times, ont annoncé une chute de leurs revenus et le groupe de télévision NBC a décidé de donner la priorité à sa diffusion sur Internet, en taillant dans ses services d'informations, de fictions et de films.

Jeudi soir, le titre Google bondissait de près de 7% vers 22H00 GMT, à 456,34 dollars, lors des échanges électroniques après la clôture. Le titre Yahoo! a lui chuté de plus de 40% depuis le début de l'année.