La Fédération internationale des maisons d'édition (IPA) a présenté vendredi à Francfort, en marge de la Foire du livre, un projet pilote qui pourrait permettre de mettre fin au conflit avec les moteurs de recherche sur Internet concernant les droits de reproduction.

La Fédération internationale des maisons d'édition (IPA) a présenté vendredi à Francfort, en marge de la Foire du livre, un projet pilote qui pourrait permettre de mettre fin au conflit avec les moteurs de recherche sur Internet concernant les droits de reproduction.

Le projet, baptisé ACAP (Automated content access protocol/Protocole d'accès automatisé au contenu), doit permettre aux fournisseurs de contenu sur internet (livres, journaux...) de mentionner clairement leurs conditions d'accès lorsqu'ils sont sélectionnés par les moteurs de recherche.

ACAP fournira aux programmes des moteurs de recherche pour trouver la référence à un mot-clé, les conditions posées par l'éditeur du contenu en termes d'utilisation, de copie ou de téléchargement gratuit ou payant. Le programme sera lancé au début du mois de novembre et son expérimentation doit durer un an.

Les maisons d'édition accusent notamment le géant américain Google de bafouer les droits d'auteurs en rendant disponibles gratuitement des contenus protégés.

Google, associé à des bibliothèques renommées, s'est notamment attiré les foudres des éditeurs avec son projet «Google recherche de livres», qui permet aux internautes d'avoir accès gratuitement à certaines pages d'oeuvres protégées par les droits d'auteurs, ou de télécharger les livres dont les droits sont tombés dans le domaine public.

Google assure qu'il respecte les droits d'auteurs mais certaines maisons d'édition américaines et européennes ont porté l'affaire devant la justice, estimant que le projet s'apparente aux sites pirates de téléchargement de musique.

Le moteur de recherche est également la cible des éditeurs de presse, comme l'Agence France-Presse (AFP), qui l'accuse d'avoir enfreint les lois de protection du copyright en utilisant sans son accord des photos et des textes d'information. Le mois dernier, un tribunal belge a ordonné à Google de retirer de son site internet d'actualités les articles de journaux belges francophones, utilisés sans l'accord et sans rémunération des titres concernés.

«Ce n'est pas un projet anti-moteur de recherche. Les éditeurs ne veulent pas fermer leurs contenus, au contraire, ils veulent développer leur lectorat et leur audience sur internet», a affirmé Gavin O'Reilly, le président de l'Association mondiale des journaux.

«ACAP profitera à tout le monde: aux éditeurs, aux moteurs de recherche et, le plus important, aux consommateurs, en créant un internet équitable et riche. Pas de guerre de standard, pas de monopole de propriété mais une collaboration», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Selon M. O'Reilly, les programmes utilisés par les moteurs de recherche pour sélectionner les pages web son actuellement incapables de reconnaître les conditions d'accès posées par les éditeurs de contenu.

«C'est difficile pour une machine de lire et de comprendre les règles. La solution, c'est de rendre ces règles compréhensibles», a-t-il affirmé.

Un responsable de Google, Jim Gerber, a affirmé que le géant américain était favorable à une solution juste au conflit, tout en démentant clairement l'accusation d'infraction aux règles des droits de reproduction.

«Notre mission est de fournir un accès toujours plus large», a-t-il dit, assurant que Google «croit fermement au respect des règles concernant ces droits et au droit de chacun à ne pas apparaître» sur les recherches Google.

Pour la présidente de l'IPA, l'Argentine Ana Maria Cabanellas, le conflit entre éditeurs et moteurs de recherche pourrait bientôt se terminer.

«Nous avons à faire actuellement à de nouveaux partenaires, comme les librairies et les bibliothèques sur internet, et les moteurs de recherche. Tous ces partenaires ont des histoires et des cultures différentes qui doivent être conciliées avec celles de l'industrie de l'édition».