Le moteur de recherche Google, condamné pour violation de droits d'auteur par la justice belge, a confirmé mardi à l'AFP avoir retiré de ses index non seulement les articles des journaux belges concernés mais aussi les sites officiels de ces journaux.

Le moteur de recherche Google, condamné pour violation de droits d'auteur par la justice belge, a confirmé mardi à l'AFP avoir retiré de ses index non seulement les articles des journaux belges concernés mais aussi les sites officiels de ces journaux.

Le 5 septembre, le tribunal de première instance de Bruxelles a contraint Google News à purger de la version belge de son site, à partir du 18 septembre, tous les articles des journaux francophones et germanophones adhérents au groupement Copiepresse et à publier la condamnation pendant 5 jours sur sa page d'accueil belge à compter du 23 septembre.

Mais, outre les articles des journaux, le groupe américain a aussi «déréférencé» dans la foulée les adresses internet des sites des journaux francophones belges de son moteur de recherche belge.

En tapant par exemple «Le Soir», «La Libre Belgique» ou «La Dernière Heure«, le moteur ne renvoie plus sur la page d'accueil du site ni de l'édition en ligne des quotidiens qui avaient attaqué Google en justice, ce qui risque de diminuer le trafic vers ces sites.

«C'est ce que le tribunal nous a ordonné: retirer les sites à la fois de Google News.be et de Google.be», a répondu à l'AFP Rachel Whetstone, directrice européenne de la communication de Google, confirmant la décision de «déréférencement».

On trouve cependant parmi les réponses de Google certaines pages internes des sites de ces journaux.

En revanche, la version internationale «google.com» amène toujours à l'acceuil des sites des journaux belges. «En effet, le jugement ne concerne que le site belge Google.be», a rappelé Mme Whetstone.

Une nouvelle audience, sur le fond du dossier, est prévue le 24 novembre devant le tribunal de première instance, a-t-elle rappelé.

Par ailleurs, revenant sur l'affaire belge, Google a défendu son rôle sur son blog officiel mardi estimant rendre service tant au public qu'aux éditeurs de sites, qui profitent du trafic amené par Google.

Cette affaire «touche au coeur du fonctionnement des moteurs de recherche: montrer des extraits de texte et fournir des liens vers les sites où se trouve l'information, c'est ce qui rend les moteurs si utiles», a commenté sur le blog Mme Whetstone.

«Et ce ne sont pas seulement les utilisateurs qui profitent de ces liens, mais aussi les éditeurs de sites, car nous leur apportons un énorme trafic», a-t-elle ajouté.

«Bien sûr, si les éditeurs ne veulent pas que leur site apparaisse dans les résultats des moteurs, et la plupart d'entre eux le veulent», une mesure technique (une ligne de code appelée robots.txt) «leur permet automatiquement d'empêcher les moteurs d'indexer leur contenu», a-t-elle poursuivi.

«Google News ne fonctionne pas différemment: nous ne montrons que les titres et un court extrait du texte. Si les gens veulent lire l'article il doivent cliquer sur un lien qui renvoie au site du journal. Et si un journal ne veut pas faire partie de l'indexation de Google News, nous ôtons leur contenu de notre index, il leur suffit de demander», a conclu la porte-parole de Google.

Les journaux belges avaient attaqué Google News au début de l'année car la société américaine ne leur avait pas demandé l'autorisation avant de diffuser leurs contenus (articles, photos, graphiques) et qu'en outre elle ne les rémunère pas.

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