Ils ont leur radio Internet, leurs émissions en baladodiffusion et leurs canaux de clavardage IRC. Une enquête menée par le New York Times démontre que plusieurs pédophiles trouvent refuge sur le Web.

Ils ont leur radio Internet, leurs émissions en baladodiffusion et leurs canaux de clavardage IRC. Une enquête menée par le New York Times démontre que plusieurs pédophiles trouvent refuge sur le Web.

C'est une enquête de quatre mois qui a permis au journaliste Kurt Eichenwald d'en arriver à cette conclusion.

Le journaliste s'est intéressé aux conversations tenues par des pédophiles sur des sites de clavardage, des forums de discussion et des sites Web.

Il en a conclu que cette communauté se sert d'Internet pour justifier ses actes et qu'elle se voit comme à l'avant-garde d'un mouvement pour la légalisation de la pornographie juvénile.

Ces discussions ne sont pas illégales. Mais elles viennent toutefois renforcer des idées chez les pédophiles qui peuvent mener à des gestes illégaux.

Le journaliste du New York Times rapporte que dans les conversations qu'il a observées, plusieurs pédophiles ont admis que celles-ci les ont aidés à accepter leur attirance pour les enfants ou à avoir des relations sexuelles avec les enfants sans se sentir coupable.

C'est ainsi que celui qui se présente sous le pseudonyme de «Sonali» avoue avoir une «relation sexuelle consentante» avec sa fille de dix ans depuis deux mois.

«Je pensais qu'avoir une attirance sexuelle envers ma fille était mauvais. Maintenant, je ne me sens ni coupable, ni en conflit», dit-il.

En plus s'échanger des trucs pour garder l'anonymat en ligne et pour envoyer des images encryptées, les pédophiles se servent de ces conversations pour justifier leur comportement.

Largement diffusés sur le Web, ces «arguments» se déplacent dans la vie courante. Connu sous le pseudonyme de «Brother Pateticus», Philip J. Distasio, un Américain de l'Ohio, a été arrêté pour avoir prétendument violé deux de ses étudiants autistes.

En cour le mois dernier, l'homme de 34 ans a affirmé que l'unique raison pour laquelle il était en prison était le fait «que personne ne croit que des enfants peuvent consentir à avoir des relations sexuelles».

Dans les jours qui ont suivi, précise le New York Times, certains pédophiles ont appuyé cette position sur Internet.

Professeur de piano, enseignant, employé d'un parc d'attraction, médecin, ces internautes discutent de leur vie personnelle et de leurs attirances.

Certains insistent qu'ils n'auraient jamais d'intérêt envers leurs propres enfants.

«J'ai une fille et je n'ai jamais été attiré par elle», dit un homme qui se présente sous le pseudonyme de «jonboy». Mais je trouve ses amies très attirante», précise-t-il.

Conversations sur les manières de se faire embaucher dans des camps de vacances, discussions pour aider un internaute célibataire à devenir famille d'accueil et diffusion de petites annonces côtoient les émissions de radio et les podcasts sur le Web.

Et tout cela se fait dans la légalité, indique le New York Times, qui indique que dans le monde virtuel, il est souvent difficile de distinguer le vrai du faux, de prouver la véracité de déclarations pour les associer à des comportements dans la «vraie vie».

Aussi:

L'article du New York Times

Pédophilie «light»