L'organisme EURid, chargé de gérer l'extension internet «.eu» jusqu'en 2010, a bloqué récemment 74 000 noms de domaines car il soupçonne leurs propriétaires de les avoir fait enregistrer dans le seul but de les revendre ensuite au plus offrant.

L'organisme EURid, chargé de gérer l'extension internet «.eu» jusqu'en 2010, a bloqué récemment 74 000 noms de domaines car il soupçonne leurs propriétaires de les avoir fait enregistrer dans le seul but de les revendre ensuite au plus offrant.

«Ce comportement, désigné sous le vocable "warehousing" (stockage), est abusif et interdit», rappelle le consortium dans un communiqué publié sur son site internet.

Concrètement, EURid, qui a son siège à Bruxelles, a engagé une action devant de la justice belge.

Courant juillet, elle a cité à comparaître pour «rupture de contrat» 400 bureaux d'enregistrement soit plus du quart des quelque 1500 bureaux qu'elle a accrédités.

Selon l'organisme, trois sociétés basées à Chypre et baptisées Ovidio, Fausto et Gabino sont passées par quelque 400 bureaux d'enregistrement installés aux États-Unis afin de faire enregistrer 74 000 noms de domaine en «.eu», tels «historichotel.eu» ou encore «tourismireland.eu».

Pour EURid, Ovidio, Fausto et Gabino «ont coopéré de manière si étroite» avec les 400 bureaux d'enregistrement que ces bureaux et ces trois sociétés ne peuvent être considérés que comme «une seule et même entité».

EURid soupçonne Ovidio, chef de file de cette arnaque, d'avoir mis en place ces bureaux --qui ont parfois la même adresse et le même numéro de téléphone aux États-Unis-- afin de faire enregistrer auprès d'Eurid le plus grand nombre d'adresses possible en .eu.

Grâce à son action en justice, EURid souhaite, à terme, libérer ces noms et les replacer sur le marché.

Ouvertes aux entreprises le 7 décembre et aux particuliers le 7 avril, l'extension «.eu» a connu un énorme succès. Elle compte désormais plus de deux millions d'adresses actives.

Néanmoins, si la performance est fort honorable --la Commission européenne tablait seulement sur un million d'adresses d'ici la fin de l'année--, le chemin reste long avant de rattraper l'extension vedette «.com», riche de quelque 50 millions d'adresses internet dans le monde.