L'auteur du blogue «Pékin ou Rien», écrivant sous le prête-nom de «flemmard de Pékin» est libre.

L'auteur du blogue «Pékin ou Rien», écrivant sous le prête-nom de «flemmard de Pékin» est libre.

Après 140 jours de détention, Reporters sans frontières (RSF) nous apprend que l'écrivain blogueur et documentariste chinois arrêté au mois de février 2006 lors du tournage d'un documentaire sur l'Église protestante chinoise a été remis en liberté.

Pour la famille : «c'est un immense soulagement» déclare sur un blog dédié à son frère sa soeur Na Wu dont la pugnacité a joué un rôle primordial dans la libération de l'internaute.

L'association de défense des journalistes précise que Hao Wu a été victime d'un véritable rapt des autorités chinoises qui à l'époque de son arrestation déclarait : «son cas relève de la sécurité nationale».

RSF en profite pour dresser le triste bilan de l'évolution de la liberté d'expression dans l'empire du Milieu. «Nous tenons par ailleurs à rappeler que 50 autres personnes sont actuellement emprisonnées dans ce pays pour avoir abordé des sujets 'subversifs' sur Internet. La Chine est de loin la plus grande prison du monde pour les bloggers et les cyber-dissidents.»

Arrêté le 22 février 2006 sur le tournage d'un reportage ayant pour sujet l'Eglise protestante clandestine de Chine, le jeune homme a été détenu pendant 140 jours, et n'a jamais reçu la visite d'un avocat. Dans con communiqué, l'association souligne que : «les motifs de son interpellation n'ont pas non plus été dévoilés par le Bureau de la sécurité publique (PSB) de Pékin.»

Reporters sans frontières avait écrit au président chinois Hu Jintao, en mars 2006, pour lui demander d'intervenir en faveur de Hao Wu. L'organisation était également intervenue auprès de l'Union Européenne, en adressant notamment une lettre au président du Parlement, Josep Borrell, le 10 juillet, pour lui demander d'aborder, lors de sa visite en Chine du 8 au 14 juillet, les cas de Hao Wu et de deux autres «cyberdissidents» emprisonnés.

À noter que le Parlement européen vient par ailleurs d'adopter, le 6 juillet, une résolution sur «la liberté d'expression sur Internet» dans laquelle le nom du blogueur est mentionné.

Pendant toute la durée de sa détention, sa sœur, Na Wu, a tenu un blogue où elle relatait son combat pour la libération de son frère. C'est sur ce blogue qu'elle a annoncé la libération de Hao Wu.

Pour consulter le blogue en chinois de la sœur de Hao Wu