Plusieurs centaines de milliers de particuliers résidant en Europe se sont précipités vendredi pour décrocher un nom de domaine en «.eu» sur internet.

Plusieurs centaines de milliers de particuliers résidant en Europe se sont précipités vendredi pour décrocher un nom de domaine en «.eu» sur internet.

«Aujourd'hui est une date importante dans l'histoire de l'internet et dans l'histoire de l'Europe», a affirmé vendredi la commissaire européenne à la Société de l'Information, Viviane Reding.

Elle qui depuis des mois promettait une déferlante de demandes ne s'y était pas trompée: quatre heures après l'ouverture des inscriptions aux particuliers, vendredi à 09H00 GMT, près de 717.000 demandes avaient déjà été déposées auprès d'Eurid, l'organisation chargée de gérer l'extension ».eu» jusqu'en 2010.

La commissaire Reding est convaincue que «le .eu deviendra bientôt une alternative attrayante» aux 40 millions de noms de domaine en .com. Elle ambitionne déjà le million d'adresses d'ici la fin de l'année.

«Peut-être même le .eu» donnera-t-il des idées à d'autres et «sera-t-il bientôt rejoint par des frères et soeurs comme .asia ou .mercosur», a-t-elle ajouté.

Depuis le 7 décembre, quelque 350.000 entreprises ou institutions européennes, détentrices d'un droit antérieur comme une marque ou un nom de société, ont déjà déposé une demande pour décrocher un site web ou une adresse de courrier électronique en .eu.

La Commission leur avait en effet accordé la primeur afin d'éviter au maximum le cybersquatting qui consiste à acheter des adresses en vue de les marchander à des prix exorbitants.

Après 4 mois réservés à ces privilégiés, les adresses en .eu se sont finalement ouvertes vendredi à tout un chacun résidant en Europe. Point besoin d'être de nationalité européenne, une adresse postale suffit à décrocher le précieux sésame.

Les Européens les plus prompts et les plus nombreux à réclamer leur nom de domaine ont été les Anglais (173.000 demandes à 13H00 GMT), suivi des Allemands (144.000), des Néerlandais (102.000), des Chypriotes (67.000), des Suédois (55.000), des Français (27.000) et des Belges (24.500).

Si de nombreuses demandes soumises par les entreprises ces derniers mois ont été refusées et que seules 55.000 -- soit un septième d'entre elles -- sont validées à ce jour, la procédure est beaucoup plus simple et beaucoup plus rapide pour les particuliers, car Eurid n'a pas à vérifier l'existence de droits antérieurs.

Vendredi, des dizaines de milliers de particuliers avaient ainsi déjà reçu par mail l'acceptation de leur demande.

Eurid n'acceptant pas les demandes directes, les particuliers doivent s'adresser à l'un des 1.000 bureaux d'enregistrement accrédités dans le monde.

Selon les bureaux d'enregistrement, qui offrent pour certains des services supplémentaires (comme une adresse e-mail supplémentaire ou l'hébergement de site), il en coûte entre 12 et 100 euros par an pour s'afficher en ».eu».

Toutefois, ce n'est pas parce qu'un particulier a tenté de s'enregistrer dès vendredi qu'il a décroché la précieuse appellation, car c'est la règle du «premier arrivé, premier servi» qui s'applique, au dix millième de seconde près.

En cas de conflit sur un même nom de domaine, les internautes pourront déposer un recours soit devant une cour nationale, soit devant l'institution d'arbitrage (ADR) mise en place par la Commission à Prague.

Les adresses des institutions européennes, qui se terminent aujourd'hui par ».eu.int», migreront quant à elles vers le ».eu» d'ici le 9 mai. Pour ne pas perdre les citoyens, adresses anciennes et nouvelles coexisteront néanmoins pendant encore un an.