Un comité du Congrès américain a défait hier un amendement qui aurait empêché les grands fournisseurs d'accès Internet de modifier le prix des connections Internet en fonction de la popularité des sites.

Un comité du Congrès américain a défait hier un amendement qui aurait empêché les grands fournisseurs d'accès Internet de modifier le prix des connections Internet en fonction de la popularité des sites.

C'est que la Chambre prépare un projet de loi sur l'Internet qui, aux dires de plusieurs, pourrait changer drastiquement le Web.

Ce projet de loi permettrait aux fournisseurs d'accès Internet d'imposer des prix plus élevés pour l'accès à certains sites particulièrement populaires.

Par exemple, un site comme Amazon.com pourrait payer pour que son site se télécharge plus rapidement. Si le site d'une petite librairie offre des prix compétitifs, mais prend trop de temps à apparaître à l'écran, alors les consommateurs pourraient se tourner vers le géant.

Pour préserver ce qui est appelé la «neutralité Internet» (net neutrality), les démocrates ont déposé un amendement qui devait spécifier que «tout fournisseur d'accès à bande large a le devoir de ne pas bloquer, gêner, dégrader, discriminer ou interférer avec la capacité de chacun à utiliser un accès à bande large pour accéder, utiliser, envoyer, recevoir ou proposer des contenus (…) sur Internet».

Comme prévu, cet amendement a été défait par la majorité républicaine. Et après une journée de débats, le comité a approuvé le projet de loi, sans l'amendement des Démocrates, par 27 contre 4.

Avant le vote, celui qui a présenté l'amendement, le démocrate du Massachusetts Ed Markey, a lancé un avertissement à ses collègues.

«Nous sommes sur le point de rompre avec l'histoire entière de l'Internet, a-t-il dit. Tout le monde devrait comprendre ça.»

Le représentant républicain John Shimkus ne l'entendait pas ainsi. «Le ciel n'est pas en train de tomber, nous n'allons pas modifier l'axe de la Terre avec ce vote», a-t-il dit.

L'amendement des démocrates s'était attiré l'appui de plusieurs compagnies, notamment Amazon, eBay, Google, Microsoft et Yahoo. Ces compagnies avaient cosigné une lettre pour exprimer leurs doléances au comité.

De leur côté, les grands fournisseurs d'accès Internet arguent que prioriser l'information est nécessaire, notamment en raison de l'augmentation du trafic sur les réseaux.

Celui qui a déposé le projet de loi, le républicain texan Joe Barton, dit qu'il s'attend à ce que le président Bush signe la version finale de la loi d'ici la fin 2006.

Avec l'AFP et CNet

Aussi:

Pour un accès libre et égal à Internet