Plus la bande passante va s'élargissant, plus Internet permet de diffuser des médias riches en contenu.

Plus la bande passante va s'élargissant, plus Internet permet de diffuser des médias riches en contenu.

Plus la bande passante va s'élargissant, plus Internet permet de diffuser des médias riches en contenu. Ça a d'abord été le texte, ensuite la musique. Voici que de nouveaux outils permettent maintenant d'utiliser le réseau des réseaux afin de diffuser des séquences vidéo de haute qualité, sans trop d'investissement. Il n'en fallait pas plus pour qu'on commence à parler de la webdiffusion comme d'un nouveau média très prometteur.

Plusieurs éléments de l'actualité le démontrent. Le plus récent exemple est survenu l'automne dernier aux États-Unis, quand la société Gannett, l'important éditeur propriétaire du USA Today, a acheté l'entreprise PointRoll, l'une des quatre plus importantes boîtes de production vidéo pour le Web en Amérique du Nord et dont la seule activité consistait à créer du contenu pour la webdiffusion publicitaire.

Aux yeux des analystes, c'était en quelque sort la consécration de cette nouvelle technologie. «La centaine de sites en ligne que possède Gannett va pouvoir profiter de la nouvelle demande et de la nouvelle dynamique qui animent en ce moment la publicité sur Internet», déclarait alors Chris Saridakis, devenu par la suite directeur général de PointRoll.

La production simplifiée

Il faut dire que de nouvelles trouvailles logicielles ont permis à la vidéo de se tailler une place de choix sur Internet, depuis au plus un an. Les deux plus importantes sont la dernière génération de la suite Flash, de la société Macromedia, et l'utilisation du nouvel encodage H.264, par le logiciel Quicktime, d'Apple, entre autres.

Plusieurs internautes connaissent déjà le nom du fameux plugiciel Flash, qui permet d'afficher dans une page Web des animations un peu plus élaborées qu'une simple image fixe. Sa plus récente version, la huitième, a créé un émoi un peu plus senti qu'à l'habitude dans la communauté des créateurs de contenu publicitaire pour Internet.

«À ce jour, il a fallu faire face à des limites importantes en ce qui concerne la qualité de la vidéo en ligne et de ce qu'il était possible de faire avec, mais cette fois, les nouvelles fonctions vidéo de Flash 8 sont tellement supérieures que nous en verrons les bénéfices immédiatement, d'une façon qui ne se compare simplement pas avec ce qui se faisait auparavant», estime Martin Betoni, le directeur artistique de PointRoll.

C'est que le nouveau Flash utilise une technologie de compression de l'image qui améliore grandement la clarté des images diffusées, sans trop augmenter la taille des fichiers générés. Cette technologie, aussi appelée codec, se compare de plus en plus au signal télévisuel traditionnel.

L'avenir de la télé

Même chose du côté d'Apple, où la septième version du logiciel de lecture audiovisuelle Quicktime incorpore pour la première fois le codec H.264, technologie de compression si performante qu'elle sera même utilisée par de nombreux producteurs de films haute définition (HD). Ainsi, grâce à ce nouveau codec, la webdiffusion d'un extrait vidéo HD encodé en H.264 nécessite la moitié moins de bande passante qu'un extrait vidéo de résolution standard utilisant un codec de génération précédente.

C'est pourquoi il n'y a pas que les producteurs de contenu publicitaire qui s'intéressent à la webdiffusion. Les producteurs du cinéma et de la télé aussi. «Aux États-Unis, les grands réseaux de télévision retirent des séries de l'antenne quand ils attirent moins de 3 millions de téléspectateurs, mais nous nous en tirons très bien avec un auditoire de 100 000 abonnés», raconte Dan Myrick, coproducteur du Blair Witch Project, film produit avec presque rien qui a prouvé, dès 1999, qu'Internet pouvait profiter à la production audiovisuelle.

Google a également pris le pari de la webdiffusion. Car en plus de diffuser des extraits vidéo de diverse provenance, le puissant moteur de recherche est en train de développer un outil permettant d'intégrer de la publicité à ces documents audiovisuels. Le principe serait le même que celui derrière les liens commandités qu'affiche actuellement Google sur des milliers de sites Web.

Bref, avec les nouveaux outils désormais disponibles, les coûts de production et de distribution de contenu audiovisuel sont au plus bas. La révolution musicale a démontré à quel point Internet peut transformer les habitudes de consommation du public; tout indique que la télé en sera la prochaine victime.