Les avocats de Google et ceux du gouvernement américain se sont retrouvés mardi devant un juge chargé de décider si le moteur de recherche a le droit de refuser de transmettre aux autorités fédérales des résultats de recherches sur Internet.

Les avocats de Google et ceux du gouvernement américain se sont retrouvés mardi devant un juge chargé de décider si le moteur de recherche a le droit de refuser de transmettre aux autorités fédérales des résultats de recherches sur Internet.

À l'issue d'une audition de 90 minutes, le juge James Ware, de San Jose (Californie), a indiqué qu'il prendrait sa décision «très vite» et qu'il penchait pour donner au gouvernement une «satisfaction» partielle à sa requête.

Les autorités fédérales ont toutefois revu à la baisse leurs demandes. Elles exigent désormais que Google divulgue des informations sur environ 5000 demandes de recherches au lieu des deux mois précédemment demandés.

Google estime «abusif» que le ministère de la Justice (DoJ) cherche à obtenir, dans le cadre de la lutte contre la pornographie, une liste d'un million de sites web accessibles via son moteur de recherche, ainsi que tous les intitulés de mots-clés utilisés sur une semaine.

L'objectif du gouvernement est de défendre le bien-fondé d'une loi fédérale de 1998 destinée à protéger les enfants des contenus pornographiques accessibles en ligne.

Ce texte a été attaqué en justice par des défenseurs des libertés individuelles qui le jugent contraire au premier amendement de la Constitution garantissant la liberté d'expression.

«Il est difficile au juge de refuser la requête compte tenu du peu d'informations que le gouvernement lui a transmis», a estimé Aden Fine, un avocat de l'Association américaine pour les libertés civiques (ACLU) qui était venu plaider en faveur de Google.

L'avocat de Google a pour sa part affirmé qu'il n'était pas seulement question de protéger la vie privée des utilisateurs mais aussi les secrets des techniques employées par le moteur de recherche.

Le juge Ware a estimé que les informations demandées par le gouvernement lui semblaient justifiées car le ministère de la Justice souhaite de cette manière tester l'efficacité de filtres empêchant les enfants d'accéder à des sites pornographiques.

Il a suggéré que le gouvernement puisse devoir payer Google pour obtenir les informations demandées si cela nécessitait l'intervention d'ingénieurs informatiques comme l'affirment les responsables du moteur de recherche.

Le gouvernement souhaite affiner les critères retenus pour les filtres afin de les intégrer dans une nouvelle loi. La précédente avait été jugée inconstitutionnelle car trop étendue dans ses dispositions.