Neuf Japonais se sont donné la mort en deux groupes en s'asphyxiant avec du monoxyde de carbone dans des voitures hermétiquement fermées cette semaine. Les autorités nippones, estimant que les membres de l'un des deux groupes se sont rencontrés sur Internet, s'inquiètent vendredi de la multiplication de ces pactes au suicide collectif.

Neuf Japonais se sont donné la mort en deux groupes en s'asphyxiant avec du monoxyde de carbone dans des voitures hermétiquement fermées cette semaine. Les autorités nippones, estimant que les membres de l'un des deux groupes se sont rencontrés sur Internet, s'inquiètent vendredi de la multiplication de ces pactes au suicide collectif.

Un premier groupe de cinq hommes et une femme, âgés d'une vingtaine d'années, a été découvert tôt vendredi dans une voiture à Chichibu, à quelque 80km au nord-ouest de Tokyo.

Le porte-parole de la police de Chichibu a précisé que trois braseros à charbon fumaient encore dans la voiture, dont les vitres avaient été hermétiquement scellées par du ruban adhésif. Les autorités pensent que ces six personnes ont fait connaissance sur Internet avant de se retrouver pour mourir ensemble, jeudi soir, dans cette région forestière.

Un deuxième groupe de trois personnes -un homme et deux femmes- avait été découvert mercredi à Aomori, à 575km au nord-est de Tokyo. Ces trois personnes, âgées de 20 à 30 ans, étaient également mortes par asphyxie après avoir inhalé les fumées toxiques de charbon.

Selon l'agence Kyodo News, elles s'étaient rencontrées dans un hôpital et avaient annoncé aux autres patients leur intention de mourir. Aucune lettre de suicide n'a été retrouvée, selon la police.

Ces nouveaux décès viennent souligner un inquiétant phénomène, la vague continue de suicides collectifs au Japon, notamment les suicides organisés entre gens ne se connaissant pas, via Internet.

En 2005, 91 personnes s'étaient donné la mort au Japon à l'occasion de 34 suicides collectifs liés à la Toile, avait annoncé la police le mois dernier. L'année précédente, 55 personnes s'étaient suicidées dans 19 affaires de suicide collectif. Depuis 2003 et le début de la prise en compte de ce type de suicides dans les statistiques policières, le nombre de «pactes sur Internet» a presque triplé, selon les responsables nippons.

Les pactes suicidaires existent sur Internet depuis au moins la fin des années 1990. Ils ont été signalés sur toute la planète de l'île de Guam dans le Pacifique aux Pays-Bas.

Mais le plus grand nombre de suicides collectifs se déroulent au Japon, pays qui détient l'un des taux de suicide les plus élevés au monde. Plus de 32.000 Japonais se sont donné la mort en 2004. AP