Carl Icahn repart en guerre. L'actionnaire dissident du groupe Time Warner (3% du capital) martèle depuis des mois qu'il faut diviser le géant des médias pour plus de rentabilité. L'homme fait surtout pression pour sortir AOL de l'ensemble, véritable boulet pour l'entreprise.

Carl Icahn repart en guerre. L'actionnaire dissident du groupe Time Warner (3% du capital) martèle depuis des mois qu'il faut diviser le géant des médias pour plus de rentabilité. L'homme fait surtout pression pour sortir AOL de l'ensemble, véritable boulet pour l'entreprise.

Il y a quelques mois, il recevait un soutien de taille en la personne de Steve Case. L'artisan de la fusion AOL/Time Warner et fondateur d'AOL, appelait aussi au démantèlement.

Aujourd'hui, Carl Ichan sort l'artillerie lourde avec un rapport de 343 pages de la banque Lazard. Ce rapport préconise de mettre aux enchères quatre pôles du géant des médias. Objectif: améliorer la rentabilité et les dividendes.

Il s'agirait de rendre leur indépendance à l'activité câble, presse, cinéma, télévision et internet.

Ensuite, grâce à l'argent frais récolté, le groupe pourrait racheter un nombre important de ses propres actions, ce qui déboucherait sur une augmentation de près de 50% de sa valorisation boursière, soit 170 milliards de dollars environ. L'opération prendrait de 9 à 18 mois, explique Lazard.

Avec ce rapport qui légitime son plan, Carl Icahn pourrait lancer en mai une bataille d'actionnaires lors de l'assemblée générale du groupe. Avec ses alliés, il pèse 5% du capital.

De son côté, la direction tente de rester calme. «Nous étudierons la proposition Icahn-Lazard avec attention et en détail, comme nous le faisons toujours conformément à notre responsabilité envers nos actionnaires», a expliqué Dick Parsons, patron du géant.

Ce dernier dispose d'ailleurs d'un atout important. Les derniers résultats du groupe sont bons et même meilleurs que prévu. Ce qui devrait rassurer les actionnaires.

Par ailleurs, l'entrée de Google dans AOL pour un milliard de dollars permet à la filiale internet de respirer un peu mieux.

Ironie du sort, on n'oublie pas que c'est AOL qui - au plus fort des spéculations de la «bulle Internet», en 2000, avait racheté Time Warner, pour une transaction valorisée à 106,2 milliards de dollars...