Un dispositif complexe aurait permis de vider les comptes bancaires d'une soixantaine d'internautes français.

Un dispositif complexe aurait permis de vider les comptes bancaires d'une soixantaine d'internautes français.

Discrétion et efficacité: tel est était le crédo de ce réseau de cyber-escrocs mis à jour par des magistrats français. Dissimulés derrière des «mulets» et des intermédiaires, des malfaiteurs russes auraient notamment réussi à pénétrer les comptes bancaires en ligne d'une soixantaine de français et à y retirer 200 000 euros.

L'arnaque, assez complexe, utilisait divers moyens pour éviter d'en remonter à la source. Elle illustre encore une fois l'amélioration des techniques des cyber-escrocs.

Selon l'AFP, qui cite une source judiciaire, des pirates russes avaient créé une société fictive aux États-Unis, qui proposait à des intermédiaires français - baptisés «mulets» par les enquêteurs - de recevoir sur leur compte personnel l'argent détourné grâce à un virus injecté sur l'ordinateur des victimes. Ce virus, certainement un keylogger, donnait aux pirates les codes d'accès aux comptes.

Les «mulets» français, dont les magistrats ne savent pas encore dans quelle mesure ils étaient complices de l'escroquerie, devaient ensuite envoyer par mandat à d'autres intermédiaires à l'étranger la somme reçue, dont ils percevaient de 1% à 5%, selon la même source.

Les intermédiaires résidaient dans d'autres pays comme l'Allemagne ou l'Espagne. Qualifiés de «bénéficiaires» par les enquêteurs et étudiants pour la plupart-- ils renvoyaient à leur tour l'argent vers la tête du réseau, des membres de la «mafia russe» selon la source judiciaire.

Le réseau aurait agi entre août 2004 et fin mars 2005.