Les conditions demandées par Time Warner ont fait fuir le portail.

Les conditions demandées par Time Warner ont fait fuir le portail.

Le feuilleton AOL continue. Yahoo vient d'annoncer qu'il abandonnait ses projets d'offre pour une entrée dans le capital d'AOL. Une annonce de taille qui permet à Microsoft de renforcer sa position de favori dans ce dossier.

«Lorsque nous avons eu connaissance des conditions proposées pour la transaction, nous avons renoncé définitivement», a déclaré une porte-parole du groupe au Wall Street Journal.

Le 15 octobre dernier, le Wall Street Journal révélait que le portail Internet aurait engagé des discussions préliminaires avec Time Warner dans l'optique d'une prise de participation.

Yahoo! avait qualifié l'article du WSJ de 'rumeur' et Time Warner ne l'a pas commenté. Mais en se retirant officiellement de la course, Yahoo confirme bien que des négociations préliminaires ont eu lieu.

Deux prétendants restent donc en lice: Microsoft qu'on dit favori et le duo Google/Comcast. Le premier voudrait faire des deux entreprises des partenaires égaux au sein d'une nouvelle entité qui réunirait AOL et MSN (Microsoft). La combinaison AOL/MSN permettrait à Microsoft de proposer son moteur de recherche à AOL au moment où Time Warner compte transformer AOL en un portail Internet gratuit. Microsoft pourrait également mettre la main sur les millions d'utilisateurs de la messagerie instantanée d'AOL.

Google et Comcast sont intéressés par une reprise des activités de portail AOL.com et par la messagerie instantanée AIM (AOL Instant Messenger).

Cela fait longtemps que Time Warner cherche une solution de sortie pour AOL. Le FAI, hier surpuissant, est aujourd'hui en difficulté. Ayant raté le virage du haut débit, il a perdu des millions d'abonnés aux Etats-Unis et plombe les résultats financiers du géant des médias.

En août dernier, le groupe avait dû provisionner 3 milliards de dollars, ou 25 cents par action, suite à la situation litigieuse de la comptabilité de sa division internet. Et le patron de Time Warner d'envisager plusieurs fois le divorce: «Si AOL ne marche pas, alors vous commencez à penser à AOL différemment», a expliqué Dick Parsons. Et de poursuivre: «Nous aurions accès à la plate-forme d'AOL, mais elle aurait sa propre marge de manoeuvre pour chercher des acquisitions ou d'autres transactions. Nous devrions trouver des acquisitions ou d'autres transactions. Nous devrions imaginer une façon de maximiser la valeur ajoutée pour nos actionnaires».

Sa stratégie de services payants a montré ses limites face aux portails gratuits de la concurrence, comme MSN, Yahoo et Google. Et AOL a moins profité de l'explosion de la pub en ligne. Par ailleurs, un groupe d'actionnaires mené par le financier Carl Icahn met la pression sur Time Warner pour qu'il se sépare de certaines activités, afin de maximiser la valeur actionnariale.

Aujourd'hui Time Warner confirme les discussions en cours. «Nous sommes engagés dans des discussions avec une série de partenaires potentiels (pour AOL)», a confirmé Dick Parsons, le CEO de Time Warner.

L'objectif pour le géant des médias est de transformer son outil en ligne en machine à générer des revenus publicitaires. Pour cela, le modèle gratuit redevient à la mode chez AOL – actualité, musique, messagerie instantanée – afin de «générer davantage de trafic», et donc d'afficher de la pub.