Les choses se précisent autour d'une éventuelle ouverture du capital d'AOL, le boulet de Time Warner. Selon le New York Times, Microsoft ferait désormais figure de favori pour la prise d'une participation dans le groupe américain.

Les choses se précisent autour d'une éventuelle ouverture du capital d'AOL, le boulet de Time Warner. Selon le New York Times, Microsoft ferait désormais figure de favori pour la prise d'une participation dans le groupe américain.

L'un de points à régler concerne la direction de la coentreprise éventuelle. Time Warner ne veut pas en céder le contrôle à moins de recevoir une «offre très généreuse», explique le quotidien américain. Selon des sources proches du dossier «beaucoup de barrières restent à lever avant l'accord». Pour autant, les discussions doivent arriver à terme d'ici la fin de l'année. «Si un accord n'est pas passé d'ici la fin du calendrier 2005 alors, cette fusion ne se fera probablement jamais» indique une personne impliquée dans la négociation.

Cette transaction permettrait de faire des deux entreprises des partenaires égaux au sein d'une nouvelle entité qui réunirait AOL et MSN (Microsoft). La combinaison AOL/MSN permettrait à Microsoft de proposer son moteur de recherche à AOL au moment où Time Warner compte transformer AOL en un portail Internet gratuit. Microsoft pourrait également mettre la main sur les millions d'utilisateurs de la messagerie instantanée d'AOL.

Pour la firme de Bill Gates, une entrée dans le capital d'AOL ne poserait pas de problèmes financiers. L'éditeur est confortablement assis sur un trésor de guerre de plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Pour autant, si Microsoft fait aujourd'hui figure de favori, il n'est pas seul sur les rangs. Loin de là.

Google (GOOG) et Comcast sont intéressés par une reprise des activités de portail AOL.com et par la messagerie instantanée AIM (AOL Instant Messenger). Les deux groupes pourraient d'ailleurs formuler une offre commune, ils sont en effet en contact depuis que l'intérêt de Microsoft pour AOL a été révélé.

Le Wall Street Journal a également révélé que le portail Internet Yahoo (YHOO)! aurait également engagé des discussions préliminaires.

Cela fait longtemps que Time Warner cherche une solution de sortie pour AOL. Le FAI, hier surpuissant, est aujourd'hui en difficulté. Ayant raté le virage du haut débit, il a perdu des millions d'abonnés aux Etats-Unis et plombe les résultats financiers du géant des médias.

En août dernier, le groupe avait dû provisionner 3 milliards de dollars, ou 25 cents par action, suite à la situation litigieuse de la comptabilité de sa division internet. Et le patron de Time Warner d'envisager plusieurs fois le divorce: «Si AOL ne marche pas, alors vous commencez à penser à AOL différemment», a expliqué Dick Parsons. Et de poursuivre: «Nous aurions accès à la plate-forme d'AOL, mais elle aurait sa propre marge de manoeuvre pour chercher des acquisitions ou d'autres transactions. Nous devrions trouver des acquisitions ou d'autres transactions. Nous devrions imaginer une façon de maximiser la valeur ajoutée pour nos actionnaires».

Sa stratégie de services payants a montré ses limites face aux portails gratuits de la concurrence, comme MSN, Yahoo et Google. Et AOL a moins profité de l'explosion de la pub en ligne. Par ailleurs, un groupe d'actionnaires mené par le financier Carl Icahn met la pression sur Time Warner pour qu'il se sépare de certaines activités, afin de maximiser la valeur actionnariale.

Aujourd'hui Time Warner confirme les discussions en cours. «Nous sommes engagés dans des discussions avec une série de partenaires potentiels (pour AOL)», a confirmé Dick Parsons, le CEO de Time Warner.

L'objectif pour le géant des médias est de transformer son outil en ligne en machine à générer des revenus publicitaires. Pour cela, le modèle gratuit redevient à la mode chez AOL – actualité, musique, messagerie instantanée – afin de «générer davantage de trafic», et donc d'afficher de la pub.