Des messages virtuels au lieu de graffitis... Après le Campanile de Giotto l'an passé, Florence étend l'opération «Autography» à la coupole de la cathédrale Santa Maria del Fiore, invitant les visiteurs à laisser un message électronique plutôt qu'une inscription sur les murs.

«Depuis des siècles, nous conservons ce chef d'oeuvre: dès aujourd'hui, les graffitis sur les murs seront immédiatement effacés, mais si vous laissez votre message numérique, nous le conserverons pour toujours, comme une oeuvre d'art»: tel est le message adressé aux visiteurs de l'édifice achevé en 1436.

Au cours des siècles, les murs de l'escalier de 463 marches menant à sa célèbre coupole, signée Brunelleschi, ont vu passer des générations de touristes qui ont laissé des millions de messages et de dessins.

Après une intervention de nettoyage qui a duré deux mois, ces témoignages du passé ont été effacés mais il est désormais possible de laisser une trace de son passage sur des tablettes prévues à cet effet.

Baptisée «Autography», l'opération vise également à «sensibiliser les visiteurs contre les actes de vandalisme», explique l'Opera di Santa Maria del Fiore, organisme laïc chargé de la conservation du monument.

«À la différence des inscriptions sur les murs, qui seront rapidement effacées, les messages électroniques seront téléchargés, catalogués et conservés dans nos archives, qui contiennent déjà sept siècles d'histoire», ajoute l'institution.

L'application «Autography» sera téléchargeable sur la plupart des téléphones et tablettes personnels et donc accessible aussi à l'extérieur du monument.

Depuis un an, le Campanile de Giotto qui avait lancé l'opération a reçu quelque 18 000 messages électroniques et seulement une dizaine de graffitis, aussitôt effacés, ont été relevés.

Considérée comme une prouesse technique, impensable pour l'époque, la coupole de Santa Maria del Fiore est visitée chaque année par 800 000 personnes.