L'application Snapchat, célèbre pour ses messages qui disparaissent après quelques secondes, a indiqué lundi que ses utilisateurs regardaient désormais chaque jour plus de 6 milliards de vidéos par son intermédiaire.

C'est trois fois plus qu'au printemps dernier. L'entreprise n'a pas donné de détails sur ce qui alimentait cette forte croissance.

«C'est un nombre énorme pour eux», a reconnu Rob Enderle, un analyste spécialiste du secteur technologique, «mais on doit s'inquiéter de la nature des vidéos», surtout si certaines sont «illicites».

Il a aussi souligné la difficulté pour le service de monétiser des vidéos envoyées d'un individu à un autre et disparaissant très vite, comparé à celles qui restent disponibles pour un grand nombre de personnes sur d'autres plateformes en ligne comme Facebook ou YouTube (filiale du groupe Alphabet, ex-Google).

YouTube ne divulgue pas de chiffre précis, mais Facebook avait revendiqué la semaine dernière plus de 8 milliards de vidéos vues par jour, deux fois plus qu'en avril.

Les vidéos sont considérées comme «vues» sur Snapchat après avoir été affichées pendant quelques fractions de seconde, quand il faut plusieurs secondes pour se voir reconnaître ce statut sur Facebook, et environ une demi-minute sur YouTube.

Snapchat, lancé en septembre 2011, était rapidement devenu très populaire aux États-Unis, en particulier parmi les adolescents séduits par l'idée que la disparition rapide des messages leur permettait de les garder privés.

Le groupe avait toutefois annoncé en septembre que ses utilisateurs pourraient désormais payer pour revoir les messages, avec un prix annoncé de 99 cents pour trois rediffusions.

Snapchat a aussi élargi son offre, en proposant d'envoyer des séries de messages racontant des «histoires» qui restent disponibles pendant 24 heures pour leurs destinataires, ou en permettant d'utiliser son service pour envoyer de l'argent grâce à un partenariat avec la société de paiements mobiles Square.

Snapchat n'est pas coté en Bourse mais a été évalué à 15 milliards de dollars par les investisseurs privés ayant participé au printemps à son dernier tour de table. Ce dernier avait permis à la société d'obtenir 540 millions de dollars, selon les informations transmises à l'époque aux autorités boursières américaines.