La Commission européenne a donné jeudi son feu vert au projet de rachat par Apple de l'application mobile Shazam, qui permet d'identifier des chansons, estimant qu'il ne réduirait pas le choix des consommateurs de musique en streaming.

« Au terme d'une analyse approfondie des données musicales de Shazam et de ses données concernant les utilisateurs, nous avons conclu que leur acquisition par Apple ne réduirait pas la concurrence sur le marché de la diffusion numérique de musique en continu », a expliqué la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué.

Cette décision fait suite à une enquête approfondie concernant le projet de rachat de Shazam par Apple.

Apple exploite Apple Music, deuxième plus grand service de diffusion de musique en continu en Europe, derrière Spotify. Shazam, valorisée à 400 millions de dollars, exploite l'application de reconnaissance musicale la plus utilisée dans l'Espace économique européen (EEE) ainsi qu'à l'échelle mondiale.

L'enquête a établi qu'Apple et Shazam proposaient pour l'essentiel des services complémentaires et ne se font pas concurrence.

Elle s'inscrit dans la dispute qui oppose Bruxelles à la Silicon Valley au moment où l'Union européenne a adopté des règles plus strictes concernant les géants de la Tech tels que Facebook, Google et Amazon.

La Commission a conclu que « l'entité issue de la concentration ne serait pas en mesure d'évincer les fournisseurs concurrents de services de diffusion numérique de musique en continu en accédant à des informations commercialement sensibles concernant leurs clients ».

« Une décision relative à une opération de concentration ne dispense pas les entreprises de respecter toutes les législations applicables en matière de protection des données », souligne la Commission.

Elle rappelle que « six autres enquêtes de phase II sur des concentrations sont en cours : le projet d'acquisition d'Aurubis Rolled Products et de Schwermetall par Wieland, le projet acquisition de MKM par KME, le projet d'acquisition de Gemalto par Thales, le projet d'acquisition d'Alstom par Siemens, le projet d'acquisition de l'activité nylon de Solvay par BASF et le projet d'acquisition de Tele2 NL par T-Mobile NL ».