Les femmes sont plus souvent victimes de cyberharcèlement que les hommes au Canada - mais il est moins fréquent au Québec qu'ailleurs au pays, est-il rapporté dans une étude dévoilée par Statistique Canada mardi.

Le cyberharcèlement touche 8 % des femmes et 6 % des hommes qui utilisent internet. Au total, cela représente environ 2,5 millions de personnes au pays qui ont déclaré avoir été visées au cours des cinq années précédant l'étude.

Par contre, les jeunes sont plus susceptibles d'être victimes de cette forme d'intimidation : la proportion hausse à 14 % lorsque les jeunes femmes de 15 à 24 ans ont été évaluées, alors qu'elle n'est que de 7 % chez les 45 à 54 ans. Parallèlement, 9 % des hommes de 15 à 24 ans ont déclaré avoir subi du cyberharcèlement par rapport à moins de 5 % des 45 à 54 ans.

Statistique Canada a utilisé les données de l'Enquête sociale générale (victimisation) de 2014 pour tirer ces conclusions.

Dans l'étude, le cyberharcèlement a été mesuré en demandant aux répondants si, au cours des cinq dernières années, ils avaient été la cible d'une attention répétée et non souhaitée leur ayant fait craindre pour leur sécurité. Plus précisément, s'ils avaient reçu des messages importuns au moyen de courriels, de textos, ou d'un réseau social, et si une personne avait publié des photos ou des renseignements inappropriés ou indésirables d'eux sur un site de réseau social. Seules les personnes ayant indiqué avoir utilisé internet au moins une fois au cours des cinq années précédant l'enquête ont été comprises dans cette étude, avise l'organisme.

Le cyberharcèlement - distingué dans l'analyse de la cyberintimidation, une autre forme de victimisation en ligne - implique que le répondant a déclaré éprouver de la peur. Et cela varie selon la région du pays.

Chez les femmes, la prévalence du cyberharcèlement au Québec (5 %) était significativement inférieure à celle observée dans les provinces de l'Atlantique (8 %, comme en Ontario), et dans les provinces de l'Ouest (9 %). Chez les hommes, la prévalence du cyberharcèlement était aussi plus faible au Québec que dans les autres régions.

Cette victimisation en ligne a de nombreuses conséquences, rapporte Statistique Canada : par exemple, les femmes ayant fait l'objet de cyberharcèlement déclarent avoir une moins bonne santé mentale. Elles étaient aussi moins susceptibles d'être « satisfaites » ou « très satisfaites » de leur sécurité personnelle.

Chez les hommes, il n'y avait aucune relation entre avoir subi du cyberharcèlement et la satisfaction en matière de sécurité relative à la criminalité, est-il écrit dans le rapport de l'organisme national de statistiques.

L'état matrimonial a aussi un impact : les femmes mariées étaient moins susceptibles d'être victimes que celles dans tout autre type de relation.