Le Canada n'est pas immunisé contre l'extorsion numérique, même s'il a semblé échapper à la récente cyberattaque qui a paralysé plusieurs réseaux sur la planète, a prévenu une experte sur les questions de sécurité informatique, samedi.

Selon Atefeh Mashatan, professeure à l'Université Ryerson, à Toronto, si le Canada sembler avoir été épargné par l'attaque qui a frappé plusieurs entreprises publiques et privées en Russie, aux États-Unis, en Ukraine, en Espagne et en Inde, il ne le doit qu'à la chance.

Ce genre d'attaque à l'aide d'un « rançongiciel » survient quand un certain type de logiciel s'empare d'un ordinateur et empêche son propriétaire d'y avoir accès en rendant ses données illisibles. L'attaquant réclame ensuite une rançon pouvant totaliser des milliers de dollars pour libérer l'ordinateur de sa victime. En bref: il détient les documents, photographies ou autres fichiers en otages.

Mme Mashatan rappelle que personne en particulier n'a « réellement été visé par les attaquants ». Ceux-ci lancent leur campagne d'extorsion et espèrent infecter le plus d'ordinateurs possible.

Elle considère que le Canada a été chanceux de s'en tirer à bon compte.

« Il y a tant de gens qui envoient ou reçoivent des courriels du Royaume-Uni, même si le trafic entre les deux pays n'est pas si important », a-t-elle souligné.

Il eut suffi qu'une personne malchanceuse clique sur un lien infecté pour que le virus se répande dans tout le Canada.

Mais il en a fallu de peu pour que le « rançongiciel » paralyse des réseaux au Canada.

Le porte-parole d'un hôpital d'Oshawa, en Ontario, a déclaré samedi, que le « rançongiciel » a semblé menacer le système informatique de l'établissement de santé Lakeridge Health, mais que le pire a été évité:

« Notre logiciel antivirus a contenu l'attaque. Nous avons dû réinitialiser certains de nos systèmes et nous n'avons pas été affectés de la même manière que d'autres endroits », a déclaré Lloyd Rang, lors d'une interview.

« Les soins aux patients n'ont pas été affectés et aucun dossier de santé n'a été touché d'aucune façon » a-t-il ajouté.

Un porte-parole du ministère fédéral de la Sécurité publique a indiqué que le Centre canadien de réponse aux incidents cybernétiques est au courant de l'attaque qui a touché la planète, mais n'a pas fait mention de Canadiens qui en auraient été les victimes.

Le Centre de la sécurité des télécommunications (CST), a indiqué par communiqué, samedi soir, que « rien n'indique que des renseignements, personnels ou autres, auraient été compromis » au pays. Sa cheffe Greta Bossenmaier écrit que le CST « poursuit sa surveillance étroite des cyberattaques par maliciels qui sévissent actuellement dans bon nombre de pays (et que) le personnel du CST est déjà à pied d'oeuvre pour veiller à ce que ses systèmes dynamiques de cyberdéfense et de sécurité soient à prêts à défendre les systèmes du gouvernement du Canada contre les attaques de toute nature ».

Mme Mashatan a rappelé qu'il est important que Monsieur et Madame Tout-le-Monde demeurent vigilants pour empêcher ce genre d'attaque de se propager. Les systèmes de sécurité des ordinateurs personnels doivent être gardés à jour. On doit aussi éviter de cliquer sur des liens suspects.