Facebook va devoir répondre devant la justice en Californie d'accusations de collecte illégale de données privées d'utilisateurs liées à un outil servant à identifier automatiquement les personnes figurant sur les photos publiées sur son réseau.

Le juge de San Francisco James Donato a rejeté jeudi un recours du réseau social américain et jugé recevable les plaintes au civil de trois utilisateurs reprochant à Facebook d'avoir collecté «secrètement et sans leur consentement» des «données biométriques dérivées de leur visage», utilisées ensuite pour faire de la reconnaissance faciale.

Le litige concerne une fonctionnalité lancée par Facebook en 2010, et suggérant des noms d'utilisateurs à identifier sur les photos qui ont été publiées sur le réseau.

Cela repose sur un programme de reconnaissance faciale qui scanne les photos du réseau où des personnes sont déjà identifiées, afin de constituer des sortes de profils répertoriant des caractères géométriques du visage propres à chaque individu. Ces profils sont ensuite comparés aux nouveaux clichés mis en ligne pour proposer des identifications.

«Le tribunal accepte comme vraies les allégations des plaignants selon lesquelles la technologie de reconnaissance faciale de Facebook comprend un scan de la géométrie faciale fait sans le consentement des plaignants», écrit le juge Donato dans sa décision, jugeant «plausible» leur demande de dédommagements.

L'outil de reconnaissance faciale de Facebook avait déjà suscité des craintes quant au respect de la vie privée des utilisateurs en Europe, à la suite desquelles le groupe en avait suspendu l'utilisation en 2012.