Forte de ses 2000 canaux disponibles, l'entreprise californienne Roku a profité du mois d'avril pour s'imposer un peu plus comme le numéro un du streaming vidéo. Que ce soit avec le lecteur multimédia Roku Streaming Stick ou la télé Roku 4K, on ne peut que s'étonner de sa capacité à offrir de tels produits à si bas prix. En valent-il la peine? Oui, de toute évidence.

Miniature et fluide

Commençons par le Streaming Stick, dont la nouvelle génération est disponible depuis le 5 avril dernier au Canada. Nettement plus puissante que ses rivaux  comme l'Amazon Fire TV ou la Google Cast, elle mise sur un processeur quatre coeurs.

Et on apprécie particulièrement de pouvoir utiliser une télécommande classique, même si on peut la contrôler à partir d'un téléphone intelligent Android ou iOS. Pour 60$, cette toute petite clé fait pratiquement tout, et avec la même fluidité, que ce que les boîtiers Roku offrent.

 

Boutons attitrés

Il suffit en fait de quelques minutes pour la brancher sur la prise HDMI de son téléviseur, configurer la clé avec son téléphone intelligent et choisir ses canaux parmi la longue liste disponible. La qualité des 2000 chaînes offertes est très inégale, allant de la récupération de vieux navets de science-fiction des années 60 ou des vidéos de voiliers en haute mer à Netflix, YouTube, l'Office national du film ou Google Play Movies.

Une bonne note supplémentaire : quatre des canaux incontournables, notamment Netflix et YouTube, ont leur bouton attitré sur la télécommande. Et puisqu'on parle de cet accessoire, précisons que la télécommande est liée à la clé par WiFi, et non par infrarouges. Pas nécessaire ici de pointer directement la télé ou même d'être dans la même pièce, pourvu qu'on partage le même réseau WiFi.

 

Une pensée pour les voyageurs

En quelques semaines de test, il a été impossible de prendre cette clé en défaut de téléchargement : les émissions commandées s'affichent rapidement et ne s'interrompent pas. Il est arrivé à deux occasions que le système gèle mystérieusement au moment d'ajouter des canaux à notre liste de favoris mais, globalement, l'interface de Roku est stable. Et sa facilité d'utilisation n'est plus à démontrer, avec des menus clairs et bien ordonnés dans lesquels on peut effectuer des recherches croisées.

Parmi les trouvailles intéressantes, on a ajouté la fonction Hotel dans Dorm Connect qui permet de se connecter aux réseaux WiFi qui nécessitent l'enregistrement avec un navigateur, comme cela est courant dans les hôtels.

Par contre, on n'offre pas ici la possibilité de brancher des écouteurs directement sur la télécommande, comme le fait la Roku 3. On peut par contre utiliser son téléphone intelligent pour arriver à ce résultat. Il est en outre possible d'utiliser des commandes vocales, taper du texte ou diffuser des vidéos ou de la musique stockés à partir du téléphone.

 

Pas l'idéal pour «caster»

La petite taille de cette clé empêche toutefois d'y brancher plusieurs autres appareils -un terminal de câblodistribution, une console de jeu vidéo ou un lecteur DVD comme avec les boîtiers Roku. Si elle diffuse jusqu'à une résolution HD 1080p, elle n'est pas compatible 4K. Les utilisateurs qui souffrent d'insécurité n'apprécieront pas en outre le fait que la clé ne dispose pas d'un port Ethernet, et ne peut se connecter à l'internet que par WiFi.

Enfin, si on veut rediffuser du contenu vidéo en direct de son ordinateur, de sa tablette ou de son téléphone, la clé Roku n'est pas l'outil idéal. À ce chapitre, Apple TV ou Googlecast sont imbattables. Reste que pour le commun des mortels qui veut simplement accéder au plein potentiel de la diffusion vidéo, pour rendre intelligente une télé classique ou améliorer une télé intelligente, la clé Roku est probablement le meilleur choix.

Clé Streaming Stick de Roku, 59,99$ (prix de détail suggéré), disponible chez Best Buy, Amazon.ca, Walmart et Bureau en gros

 

Dans le monde du 4K

L'autre bébé annoncé depuis des mois par Roku et finalement arrivé ce mois-ci, c'est la Roku TV 4K. L'entreprise s'est lancée dans le marché de la télé HD intelligente fin 2015 avec Sharp et Insignia, et elle a poussé l'aventure un peu plus loin avec une variante 4K, dont nous avons essayé le format 50 pouces construit par Insignia.

Disponible début mars exclusivement sur BestBuy.ca, elle a débarqué dans les magasins le mois suivant.

Résumons avec une première évidence : difficile de trouver mieux, ou même comparable, au prix de 799,99$. La version 43 pouces est même encore plus abordable, à 599,99$. Le seul concurrent dans cette ligue, sous les 1000$, est Vizio.

 

Pour les oreilles et les yeux

Que nous réserve la Insignia Roku 4K UHD à ce prix? D'abord, et c'est peut-être son principal argument, elle intègre de façon complète et invisible le système Roku, son interface, sa télécommande et ses chaînes. Côté caractéristiques, on lui a implanté 4 entrées HDMI -nécessaire en 2016-, une entrée composite et des possibilités de branchement Ethernet et WiFi.

La qualité sonore de ses deux haut-parleurs de 10 watts est très honnête, sans plus. Il n'est pas obligatoire, comme c'est souvent le cas dans le bas de gamme, d'y ajouter des haut-parleurs d'appoint. On a également apprécié les deux sorties pour écouteurs, une qui coupe le son des haut-parleurs et l'autre qui en est indépendante.

La principale question, c'est bien entendu la qualité de l'image. Au premier coup d'oeil, on apprécie la luminosité et le contraste (au ratio de 4000 :1) de cette télé. Ses 8 millions de pixels y sont probablement pour quelque chose. Même si les noirs sont peu denses, les scènes plus obscures sont tout de même mises en valeur. Évidemment, à ce prix, on n'a pas de compatibilité High Dynamic Range (HDR), qui aurait assuré de meilleures couleurs et contrastes.

 

Bémols et 4K

La grande faiblesse de l'Insignia Roku 4K UHD, c'est son taux de rafraîchissement de 60 Hz. Puisqu'on a évoqué son compétiteur Vizio, rappelons que ce dernier offre 120 Hz, à taille comparable, pour une centaine de dollars de plus. Un taux de 60 Hz fera l'affaire dans la plupart des cas, mais sera nettement insuffisant pour les scènes d'action rapide et les jeux vidéo exigeants. L'image peut parfois paraître étrangement saccadée et un peu étourdissante.

L'autre bémol, qui n'a rien à voir avec la télé elle-même, c'est l'intérêt encore discutable de la 4K. Le manque de contenu demeure flagrant, à moins d'être un amateur enthousiaste de grands paysages filmés au ralenti qui pullulent sur YouTube. Malgré tout, Roku aide l'utilisateur en proposant le 4K Spotlight, qui fait la liste du contenu 4K à travers toutes les chaînes disponibles.

Insignia Roku 4K UHD, modèle 50 pouces NS-50DR710CA17, 799,99 $ + écofrais chez Best Buy.