Le milliardaire et star de la Silicon Valley Sean Parker a décidé d'investir un quart de milliard de dollars dans la lutte contre le cancer et de créer un institut consacré à la recherche sur les immunothérapies, nouveau traitement prometteur.

À la tête d'une fortune évaluée à 2,4 milliards de dollars, l'homme d'affaires de 36 ans, incarné par Justin Timberlake dans le film The Social Network, est une personnalité influente et controversée de la Silicon Valley.

Premier président de Facebook, il est accusé d'avoir torpillé l'industrie du disque en fondant le site de partage de musique Napster, et fait aujourd'hui grincer des dents à Hollywood avec son projet de cinéma-maison The Screening Room.

Celui qui se définit comme un «pirate philanthrope» (hacker philanthropist) contribuait déjà à coup de millions de dollars depuis 2005 à la lutte contre cette maladie, et a fondé une organisation, The Parker Foundation, l'an dernier, dotée de 600 millions de dollars pour agir dans différents domaines.

«Nous sommes à un tournant dans la recherche contre le cancer et il faut optimiser le potentiel unique des immunothérapies de manière à transformer tous les cancers en maladies pouvant être contrôlées. Cela permettra de sauver des millions de vies», a-t-il déclaré mercredi dans un communiqué pour annoncer son don.

Qualifiée de «plus grosse donation jamais faite dans le domaine de l'immunothérapie», elle s'accompagne de la création de l'Institut Parker pour l'Immunothérapie contre le Cancer, et doit être célébrée mercredi lors d'une soirée de gala à Los Angeles. Y sont attendues des vedettes comme Orlando Bloom, Sean Penn, ou Katy Perry, de grands noms de la haute technologie comme Jack Dorsey ou des politiciens comme le gouverneur de Californie Jerry Brown.

Les immunothérapies, développées depuis une dizaine d'années, consistent à doper le système immunitaire pour qu'il puisse détecter et détruire les cellules cancéreuses.

Cette maladie pourrait tuer 22 millions de personnes d'ici 2030 selon l'Organisation mondiale de la santé. 

Réseau de pointe

Les immunothérapies permettent déjà de combattre efficacement le mélanome, un cancer agressif de la peau contre lequel il n'existait auparavant aucun traitement.

L'ancien président américain Jimmy Carter, qui avait annoncé en décembre dernier être atteint d'un mélanome avec des métastases au cerveau, a récemment indiqué n'avoir plus de trace de cellules cancéreuses après un tel traitement.

L'objectif de l'Institut Parker sera d'accélérer des percées thérapeutiques en favorisant la collaboration entre les meilleurs chercheurs.

Il s'appuiera sur un réseau de 40 laboratoires et plus de 300 chercheurs qui travaillent dans les centres les plus en pointe aux États-Unis.

Chacun des centres recevra initialement de dix à quinze millions de dollars d'investissement.

La donation de la fondation Parker intervient trois mois après le lancement par le président américain Barack Obama d'une initiative d'un milliard de dollars du gouvernement fédéral pour mobiliser la recherche sur le cancer, baptisée Moonshot, en référence au programme de conquête de la Lune dans les années 60.

D'autres riches hommes d'affaires américains ont également fait dans la foulée d'importantes donations pour la recherche anti-cancer, comme l'ancien maire de New York Michael Bloomberg.

En 2014, le milliardaire Daniel Ludwig avait donné 540 millions de dollars à six centres et Phil Knight, co-fondateur de Nike, s'est engagé à verser 500 millions.

Les grandes fortunes sont de plus en plus actives dans l'action philanthropique aux États-Unis dans la foulée de l'initiative Giving Pledge (promesse de don) lancée en 2010 par Bill Gates et Warren Buffett: quelque 142 milliardaires, notamment Barry Diller, Eli Broad, et Larry Edison se sont ainsi engagés à donner plus de la moitié de leur fortune.

Le patron de Facebook Mark Zuckerberg a promis de léguer 99% de sa fortune, estimée mercredi à 47,4 milliards de dollars.