Les Canadiens dépensent de plus en plus pour leurs services de communications, une tendance expliquée par la hausse des dépenses pour les services sans-fil et Internet en raison de la popularité croissante de services de diffusion en ligne comme Netflix.

Dans un rapport publié jeudi, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a indiqué que les ménages ont dépensé en moyenne 203$ par mois en 2014 pour leurs services de communications, une hausse d'environ 12$ par mois - ou 6,2% - par rapport à 2013.

Les services sans fil et Internet sont principalement responsables de cette hausse, avec des augmentations respectives de 14 et 10%, a indiqué le CRTC dans la première section de son rapport sur l'état de l'industrie canadienne des communications.

«Dans de nombreux cas, (les consommateurs) optent pour des forfaits plus gros et rapides pour les services Internet, ainsi qu'une plus grande utilisation de données sur leurs appareils sans fil», indique le CRTC, ajoutant que les prix des forfaits pour les services de téléphone, de télévision et Internet sont supérieurs à l'inflation de 2%.

Le CRTC a aussi indiqué que pour une première fois, les Canadiens s'abonnent plus exclusivement aux services sans fil mobiles qu'exclusivement aux services téléphoniques terrestres - 20% contre 14%.

«Illustrant la transition vers une utilisation répandue des services sans fil mobiles, plus de ménages canadiens ont des téléphones mobiles (85 pour cent) que des lignes terrestres (79%)», a dit le CRTC.

Et au cours des cinq dernières années, le pourcentage de Canadiens qui ont accès à une vitesse de téléchargement de cinq mégaoctets par seconde (Mo/s) a augmenté de 86 à 96%.

La transition vers les services vidéos en ligne a été rapide, alors que le taux d'abonnement à Netflix parmi les personnes âgées de 18 à 34 ans est passé de sept pour cent en 2013 à 24% en 2014 chez les francophones et de 29% à 58% au cours de la même période chez les anglophones.

L'écoute de la télévision traditionnelle est restée plus ou moins inchangée glissant à 29 heures par semaine en 2014, par rapport à 29,8 en 2011. Cependant, les chiffres varient de manière significative entre les groupes d'âge.

Par exemple, les Canadiens âgés de 18 à 34 ans ont passé seulement 20 heures par semaine à regarder la télévision traditionnelle, comparativement à 42 heures chez les Canadiens de 65 ans et plus.

Les revenus totaux de l'industrie des communications sont passés à 63,2 milliards en 2014, une hausse de 2,1 pour cent par rapport aux 61,9 milliards en 2013.

OpenMedia.ca, un organisme sans but lucratif de défense des droits des consommateurs, a déclaré que le rapport démontre que le Canada «a encore du chemin à faire pour offrir des solutions abordables en matière de télécommunications».

«Encore une fois (le rapport) confirme que les Canadiens continuent de payer parmi les prix les plus chers du monde industrialisé, particulièrement pour les services sans fil», soutient le groupe.

«Avec la hausse des prix de télécommunications, les Canadiens regardent vers le gouvernement libéral nouvellement élu pour se pencher sur les prix de plus en plus inabordables de services essentiels», a dit le directeur de campagne d'OpenMedia, Josh Tabish, par communiqué.

M. Tabish a noté que le résultat de ces prix était que seulement deux tiers des résidants à faibles revenus au Canada avaient des téléphones cellulaires, comparativement à 96% des résidants à revenus élevés. L'écart est de 59% contre 98% en ce qui concerne l'accès à Internet entre les deux classes.

Lors des prochaines semaines, le CRTC publiera des données concernant le secteur des télécommunications, suivies de renseignements au sujet du secteur de la radiodiffusion.