Apple a surpris ses admirateurs les plus passionnés mercredi en invoquant les succès de Microsoft et en s'associant à Adobe dans sa présentation, deux entreprises naguère ouvertement méprisées par feu son patron-fondateur, Steve Jobs.

«Qui en sait plus sur la productivité que Microsoft?» a notamment lancé l'actuel patron de la marque à la pomme croquée, Tim Cook, avant de laisser un responsable de Microsoft vanter la compatibilité de la nouvelle tablette iPad Pro avec la suite logicielle Office 365.

Une démonstration de la tablette exploitant un logiciel Adobe a encore plus plongé les admirateurs dans la perplexité.

«On dirait une parade de rivaux conquis venant faire allégeance», a grincé le chroniqueur de la high-tech Walt Mossberg, qui commentait l'événement en direct pour le site d'informations Re/Code.

«Les poules ont des dents: Microsoft fait une apparition surprise à un événement Apple», a titré pour sa part le site Mashable.

Steve Jobs, mort il y a quatre ans, était connu pour critiquer sans pitié Microsoft, qu'Apple dépeignait volontiers comme l'empire du mal opposé à sa propre force rebelle et créatrice.

Dans les cafés de San Francisco, il n'est pas rare non plus de voir des utilisateurs d'Apple et de Microsoft se disputer avec la même passion que les partisans d'équipes de sport rivales.

Il était difficile mercredi de prévoir les réactions de ces passionnés, après qu'Apple a semblé reprendre quelques idées popularisées par Microsoft, comme celles d'un clavier logé dans la couverture d'une tablette ou d'un stylet.

De son côté Adobe, dont le programme de visionnage vidéo Flash avait été banni du système d'exploitation mobile iOS en 2010, a pu présenter une nouvelle application conçue pour l'iPad Pro, baptisée Photoshop Fix.