Le moteur de recherche américain Google a réglé son conflit avec Max Mosley, l'ex-patron de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), qui réclamait le retrait d'images de ses ébats sadomasochistes ayant fait scandale en 2008.

Le Britannique âgé de 75 ans réclamait depuis plusieurs années du groupe américain qu'il retire de son puissant moteur de recherche les images le montrant avec des femmes en tenues pouvant évoquer des uniformes nazis.

Ces images avaient été diffusées en mars 2008 par le défunt tabloïd britannique News of the World et avaient suscité un énorme scandale.

Certains avaient alors réclamé la démission de M. Mosley de la présidence de la FIA, instance de régulation des sports automobiles, notamment la F1. Max Mosley, président de la FIA depuis 1993, était finalement resté en fonction jusqu'en novembre 2009.

Vendredi, Google et l'avocate allemande de M. Mosley, Tanja Irion, ont finalement annoncé à l'AFP le règlement du conflit «pour la grande satisfaction des deux parties», alors qu'un tribunal allemand devait statuer mardi en appel sur une demande de retrait des images proposées par le site allemand de Google.

Vendredi à la mi-journée, une vidéo montrant ces ébats était toutefois toujours accessible via le moteur de recherche.

Accord «confidentiel»

L'accord s'applique «à tous les pays», a précisé Klaas Flechsig, porte-parole de Google Allemagne. Mais aucun détail du règlement, «confidentiel» selon le porte-parole, n'a été dévoilé par les deux parties.

«L'accord est confidentiel. Je suis satisfait et ne souhaite pas le mettre en danger», a indiqué de son côté M. Mosley à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.

En mars 2008, le magazine News of the World avait diffusé des images, filmées en caméra cachée, montrant M. Mosley se faisant dominer par cinq prostituées, s'exprimant partiellement en allemand et vêtues d'uniformes présentés par certains comme des tenues nazies.

D'autres prostituées étaient vêtues de tenues rayées à l'image de celles des prisonniers des camps de concentration.

Max Mosley, fils d'un ancien responsable du mouvement fasciste britannique des années 30, avait rejeté toute connotation nazie et crié à la violation de sa vie privée.

En juillet 2008, la Haute cour de Londres lui avait donné raison sur ce point, estimant que la séance n'avait aucun caractère nazi. Elle avait condamné le groupe de presse News Group Newspapers, qui publiait News of the World, à lui verser 60 000 livres (environ 100 000 $).

M. Mosley avait ensuite réclamé à Google le retrait des images toujours visibles sur internet, obtenant gain de cause fin 2013 et début 2014 devant des tribunaux français et allemand.

Les images «violent l'intimité du plaignant car elles le montrent en pleine activité sexuelle», avait notamment estimé en janvier 2014 le tribunal de Hambourg (nord), jugeant «inimaginable d'autoriser la publication de ces photos, dans quelque contexte que ce soit».

Selon ce tribunal, le moteur de recherche américain risquait de payer jusqu'à 250 000 euros d'amende s'il continuait de laisser apparaître les clichés incriminés.

Google, qui avait qualifié cette décision de «signal inquiétant», avait annoncé son intention de faire appel. L'audience en appel devait se tenir mardi à Hambourg.

En 2015, M. Mosley avait également lancé une action devant un tribunal britannique pour empêcher Google de montrer ces images.

Selon lui, Google, plus qu'un moteur de recherche, est en réalité un éditeur contraint de retirer certains contenus qui enfreignent la loi, ce que la firme nie, arguant que son moteur de recherche est automatisé et ses résultats obtenus sur la base d'algorithmes.